De Luc Jacquet (Fr, 1h28) avec Claude Lorius...
Dans la continuité de Il était une forêt (2013), conçu à partir des travaux du botaniste Francis Hallé, Luc Jacquet renoue avec ces pôles qu'il connaît bien (La Marche de l'Empereur) pour dresser le portrait du glaciologue Claude Lorius.
Précurseur dans son domaine, explorateur, aventurier, mais aussi l'un des premiers lanceurs d'alertes sur la question du climat, Lorius a joué un rôle clef dans la sensibilisation mondiale aux problématiques environnementales, en demeurant très discret. Sans l'héroïser outre mesure, Jacquet le rétablit à sa juste place, relatant son parcours à partir d'une impressionnante variété d'archives (missions polaires, actualités etc.).
Seul bémol : comme pour son précédent opus, Jacquet "prive" en off ce témoin de sa voix originale, la troquant par celle de Michel Papineschi — trop lisse, elle induit une distance qui n'a pas lieu d'être. Présenté en clôture du festival de Cannes 2015, La Glace et le Ciel est surtout un film d'ouverture pour les esprits ; un antidote pédagogique combattant scientifiquement le climato-sceptiscisme et son charlatanisme détritique, déversé sans retenue à l'approche de la COP 21.