Depuis qu'il se déroule au moment des vœux, Un poing c'est court a pris des allures de Janus du film bref. Un Janus dont la face contemplant l'année écoulée aurait, doucement, pris le dessus sur celle fixant l'année en train de s'amorcer, la majorité des œuvres projetées dans sa partie compétition ayant déjà concouru dans d'autres festivals francophones.
À moins d'être globe-trotter et assidu à toutes les manifestations dédiées au film court jalonnant le calendrier, cette caractéristique n'est pas vraiment rédhibitoire puisque la compétition (28 films répartis dans 4 séances) ne mobilise que le week-end d'ouverture. Et que l'originalité du festival réside avant tout dans ses soirées thématiques.
À côté d'un focus sur les productions vaudaises et d'un programme sur la francophonie et la cohabitation linguistique, on relève avec gourmandise "Regards animés", un florilège de 15 films toutes techniques parmi lesquels un subtil éloge de la paresse (Tigres à la queue leu leu de Benoit Chieux) et un thriller fantastico-réaliste (Yùl et le Serpent de Gabriel Harel).
Notons également une "Nuit du court", ou la traditionnelle invitation à un pays lancée cette année à l'Arménie, tout juste dix ans après la venue du comédien et réalisateur Serge Avédikian à qui le festival avait accordé sa carte blanche. Celle de l'édition 2016 est aussi consacrée à un comédien, Salim Kechiouche. Vu chez Gaël Morel, Kechiche, comme dans de nombreux courts, celui qui a passé son enfance à Vaulx-en-Velin aura peut-être des anecdotes à livrer sur son initiation au 7e art — qui se fit sans doute sur les fauteuils des Amphis...
Un poing c'est court
Au cinéma Les Amphis, Vaulx-en-Velin, du 15 au 23 janvier