Cinéastes, producteurs, découvreurs de plusieurs générations de comédiens belges, les Dardenne ne font jamais rien à moitié — n'ont-ils pas remporté deux Palmes d'Or pour Rosetta (1999) et L'Enfant (2005) ? Incontournables depuis La Promesse (1996), leur troisième long-métrage de fiction, les “frères” incarnent avec Ken Loach dont ils sont proches, la conscience morale d'un cinéma contemporain qui témoigne de la réalité sociale, et refuse d'abdiquer ses idéaux humanistes de justice ou d'équité face au libéralisme ou à l'égoïsme dominant. Cet engagement irrigue la part la plus connue d'une œuvre qui a commencé assez logiquement par des documentaires, désormais peu visibles.
La grande rétrospective que leur consacre l'Institut Lumière permet d'en découvrir plusieurs en format numérique, tels que Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la première fois (1979), évocation des grèves de1960 ou R... ne répond plus (1981) sur l'aventure des radios libres. Tout aussi rares, les premières fictions Falsch (1987) et Je pense à vous (1992) seront programmées, comme La Fille inconnue, leur dernière réalisation à ce jour, tout juste issue de Cannes, qu'ils présenteront en avant-première le 30 juin à 21h.
Notons enfin qu'une exposition allant de pair avec cette rétrospective, Sur les plateaux des Dardenne, donnera à apprécier le travail de Christine Plenus, leur photographe attitrée depuis le début. Histoire de parcourir furtivement, à travers les années, les coulisses de leur fabrique de vérité.
À l'Institut Lumière et à la galerie de l'Institut Lumière du 3 juin au 10 juillet