Walk the Walk #4 / Quatrième épisode de notre virée en Jamaïque sur les traces de Brain Damage, qui se confronte à une nouvelle légende : l'immense Willi Williams.
Willi Williams, c'est le single extrait de cet album, c'est aussi l'artiste qui t'a accompagné sur scène à la sortie du disque : qu'est-ce qu'il y a eu de plus entre vous, lors de cette rencontre ?
Martin Nathan : Le choix du single n'a pas été simple. J'aurais pu choisir en effet quasiment n'importe quel titre de l'album, tant j'étais satisfait des prestations des différents intervenants.
Par contre, quand il a fallu choisir qui j'allais inviter à venir me rejoindre pour tourner en Europe, je n'ai pas hésité. Wiili m'a instantanément convaincu par sa simplicité, sa disponibilité, son efficacité en studio, sa voix, son aura.
De plus, le fait que son hit Armagideon Time, qui l'a promu au statut de légende, ait été repris par The Clash en 1980, est fondateur pour moi. C'est l'un des marqueurs de la collision qu'il y a eu à l'époque entre certains jamaïcains et punk rockers anglais, soit l'un des métissages sociaux-culturels les plus intéressants de ses dernières années. Imaginez le plaisir et la fierté qui furent les miens au moment de reprendre à nouveau ce titre sur scène en sa compagnie ! Cette première tournée fut si merveilleuse, que j'ai décidé de le faire revenir en octobre prochain. C'est un événement car il se fait très rare en Europe.
Vu l'impact personnel de ce projet, est-ce qu'une suite à Walk the Walk pourrait être envisageable, avec d'autres chanteurs ?
Je suis actuellement en train de finir de mixer la version dub de l'album, qui sortira en octobre prochain, toujours sur le label Jarring Effects, pour accompagner justement le retour en France de Willi Williams à mes côtés. Certaines de mes bandes sont actuellement en Jamaïque, dans les mains du producteur Stephen Stewart, qui doit se charger d'y faire intervenir un ou plusieurs artistes, dans un registre deejay cette fois ci, pour en assurer les introductions, et d'autres petites surprises... Paradoxalement, si je suis estampillé artiste dub depuis toujours, j'ai le sentiment que ce c'est le premier album réellement dub que je produis.
Tu partages l'affiche à Sixième Continent avec Rachid Taha : est-ce un artiste dont tu te sens proche d'une manière ou d'une autre ? Que représente-t-il pour toi ?
Rachid Taha, c'est tout simplement le début d'une conscience politique pour moi ! Je suis âgé de seulement douze ans en 1986, quand il reprend Douce France avec Carte de Séjour, et en distribue une copie à tous les députés de l'Assemblée nationale. Une révélation. Quelle puissance !
LES AUTRES ÉPISODES
Walk the Walk #1 : Horace Andy
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