Précurseur de la manifestation pluriculturelle Tout l'monde dehors, le rendez-vous estival de l'Institut Lumière joue chaque année à fond la carte de la gourmandise cinéphilique en brassant les styles et les époques. Il convoque d'une semaine sur l'autre un réjouissant coq-à-l'âne d'ambiances : d'une saignante critique sociale sur fond de football dans une quelconque ville de province digne d'être une sous-préfecture chabrolienne (Coup de tête, photo) l'on passe à un film à sketches d'Ophuls d'après Maupassant (Le Plaisir), puis l'on roule en Lancia dans l'insouciance de l'Italie ensoleillée (Le Fanfaron), avant de retrouver la vivacité baroque et transformiste d'Almodóvar (Talons aiguilles), l'ambiance lourde d'un thriller post-franquiste (La Isla Minima) et le destin brisé d'une icône autodétruite par ses addictions et son trop plein de souffrance comme de talent (Amy).
Deux petites semaines d'éclipse mettront la place en sommeil avant la conclusion de ce cycle 2016 : un road movie entre tendresse et émotion signé Kitano (L'Été de Kikujiro), un polar bourré d'humour noir dans un décor chargé de flocons blancs (Fargo) et enfin une sucrerie musicale suraiguë en clôture, qui devrait toutefois faire son petit effet — d'autant qu'elle parle de fin de vacances, de reprise de cours : Grease.
Par tradition et logique, les séances commencent à la tombée de la nuit : en juin, prévoyez 22h, et fin août plutôt 21h. Néanmoins, si vous tenez à être bien placé, venez tôt. Et n'oubliez pas votre coussin !
Tout l'monde dehors
Sur la place Ambroise-Courtois du jeudi 23 juin au mardi 30 août 2016