Si l'on ne hasarde plus à émettre le moindre oracle quant à la météo estivale, on peut cependant prévoir avec certitude un temps au beau fixe dans les salles du Comœdia durant toute la saison. Chaque semaine en effet, le cinéma de l'avenue Berthelot proposera la reprise d'un classique dans le cadre de son cycle patrimonial entamé avec l'intégrale du Décalogue de Krzysztof Kieślowski. Loin d'être une illustration sottement linéaire ou gentiment religieuse des injonctions de la Table de la Loi, cet ensemble de dix courts-métrages d'une heure initialement conçu pour la télévision polonaise se présente plutôt comme une variation morale et philosophique de ses préceptes fondateurs dans le monde contemporain — un must.
Suivront quelques perles et raretés, à commencer par Vacances à Venise (13 juillet) avec Katharine Hepburn, dernière réalisation de David Lean avant qu'il ne bascule vers les grandes fresques. Puis le magistral Little Big Man du géant Arthur Penn, histoire de s'offrir un résumé *presque réaliste* de la Conquête de l'Ouest (20 juillet).
Envie d'un rafraichissement ? Fargo (27 juillet) des frères Coen a l'humour noir aussi givré que les décors du Minnesota en hiver. Le récent palmé d'honneur Jean-Pierre Léaud à Cannes enchaîne, avec Chantal Goya, à l'affiche d'un Godard — cette promiscuité surprend toujours —, dans Masculin, Féminin (3 août), précédant un documentaire de Bruce Brown consacré à la glisse, The Endless Summer (10 août), peu avant une méditation abstraite sur la guerre par Terrence Malick, La Ligne rouge (17 août).
Pour finir en beauté (24 août), Une anglaise romantique de Losey, campé par Glenda Jackson avant qu'elle ne soit députée travailliste. Eh oui : avec les Britanniques, on en revient toujours à la politique.
Jusqu'au 30 août au Cinéma Comœdia