Lieux de Culture / Ça bouge du côté des salles de l'agglomération : le CCO s'apprête à déménager tout en insufflant de la créativité à un projet d'envergure, le Razzle repousse son ouverture et le 6e Continent cherche des solutions pour éviter la tourmente.
Le Razzle
L'ouverture était prévue le week-end du 20 janvier, un nouveau festival, Transfer, devait s'y dérouler en partie en février et une large part de la programmation était déjà établie : l'on attendait avec impatience de vous en conter plus sur ce lieu qui risque fort de prendre rapidement une place prépondérante dans la vie nocturne (un restaurant de nuit est également prévu sur le bateau) et culturelle de la ville, nombre d'activistes et collectifs locaux ayant déjà été contactés, mais malheureusement, la nouvelle est tombée il y a quelques jours par le biais d'un post sur leur page Facebook : le Razzle repousse son ouverture à une date ultérieure.
« Malgré les efforts importants déployés par nos équipes et nos nombreux soutiens, nous faisons face à plusieurs imprévus techniques qui nous empêchent de maintenir l'inauguration aux dates annoncées. Nous sommes évidemment très déçus et nous faisons le maximum pour vous accueillir à bord du Razzle le plus rapidement possible. »
est-il communiqué. Certains concerts sont en cours de relocalisation dans d'autres salles de la ville, d'autres sont reportés.
6e Continent
La salle alternative du quartier de la Guillotière est en difficulté et son directeur, Mohamed Sidrine, se démène pour trouver des solutions en compagnie du président de l'association gérant le lieu, Rebay Mehentel. Une histoire de subventions : l'État, dans le cadre du projet "politique de la ville", accordait 15 000 euros à la salle et la même somme au festival 6e Continent (prochaine édition, la 19e : du 1er au 3 juin). Mais le quartier de la Guillotière ne fait plus partie du plan. Conséquence logique : zéro euro versé par l'État désormais.
Côté Région, le festival a obtenu 10 000 euros de subvention (contre 15 000 précédemment) et M. Sidrine n'a eu aucune réponse concernant la salle, qui bénéficiait auparavant de 15 000 euros. Conséquence immédiate : il manque 50 000 euros pour boucler le budget de l'association, qui est déjà autofinancée à 80% (recettes des entrées et du bar principalement).
Pour Mohamed Sidrine, hors de question de perdre espoir :
« Nous sommes allés voir les services de la mairie, qui ont abordé des détails très techniques, y compris avec un comptable, afin de présenter un bilan complet à M. Képénékian (NdlR : l'adjoint à la Culture de la Ville). Je sens une volonté de la part de la Ville de sauver le lieu. »
D'autres rendez-vous sont prévus dans le courant du mois avec la DRAC, la Région et la Métropole, afin d'envisager de possibles solutions : un conseil d'administration est prévu le 9 février prochain afin de décider de poursuivre, ou non, les activités de concerts mais aussi d'accueil des associations et de cours de danse s'y déroulant.
CCO
La salle emblématique de Villeurbanne va déménager. C'était prévu pour 2021, après cinquante années passées rue Georges Courteline, mais l'opportunité à saisir du côté du quartier Carré de Soie, où une grande friche (l'ancien IUFM, en photo) va être investie pour un projet novateur mêlant culture et social, a motivé l'accélération du projet. Ce nouveau CCO La Soie va investir 3 100m2, pour des espaces de co-working, un projet de restaurant et de bar solidaires... avec la volonté de mêler événementiel, cultures numériques et activités solidaires.
En association avec le GIE EST Habitat, qui voulait créer de son côté un lieu mêlant habitat social et création artistique, ce projet verra le jour, dans sa forme définitive, dans les dix ans : outre les espaces sus-cités gérés par le nouveau CCO, seront aussi aménagés sur ce site de 25 000 m2 des hébergements d'urgence (des migrants venus de la jungle de Calais sont déjà logés sur place), un fablab, un centre de formation, de l'habitat social...
Au magazine Viva de la ville de Villeurbanne, Fernanda Leite, la directrice, explique :
« Nous serons très présents sur les thèmes de l'innovation sociale et des cultures numériques. »
Un projet d'envergure sur lequel nous reviendrons dans ces pages.