FM / On connaîtra bientôt le nom de tous les candidats, jugés recevables par le CSA, à la reprise de la fréquence libérée l'an dernier par RTU ; et avant fin janvier, celui du lauréat.
Un petit cataclysme s'est produit dans le paysage radio lyonnais en mai 2015 : RTU annonçait avoir rendu sa fréquence, ce 89.8 qui enchante encore les mélomanes (la radio continue d'émettre, bien entendu). Une denrée (très) rare dans la ville : la dernière fois que c'était arrivé, c'était en 2010. Le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel) a mis en concurrence la fréquence libérée et les dossiers ont été déposés cette année.
Du côté du CTA (Conseil Territorial de l'Audiovisuel), Christine Derville, la secrétaire générale, nous confirme que ceux-ci sont actuellement en cours d'instruction. Une soixantaine ont été déposé pour les fréquences disponibles en région Rhône-Alpes (Annecy, etc) qui seront prochainement réattribuées, mais l'on ne sait combien exactement concernent la fréquence lyonnaise rendue par RTU.
Ce qui est sûr, c'est que l'arrivée de France Bleu, un temps pressentie, n'est pas d'actualité : le ministère de la Culture et de la Communication n'a à ce jour pas préempté la fréquence comme il en a la possibilité, au bénéfice du service public. « Mais c'est encore possible, jusqu'à la date d'attribution » nous précise Christine Derville, qui indique que l'heureux sélectionné sera connu très certainement en janvier.
Radio Nova
En effet, Patrice Gélinet, qui gère les radios au CSA dont il est membre depuis 2011, quittera ses fonctions le 23 janvier prochain après ses six ans de mandat, « et il souhaite finaliser ce dossier avant de partir » nous dit-on au CTA. Parmi les candidats, RTU. Car Alfredo Da Silva, son directeur, et Julien Donaz, le programmateur, n'ont pas rendu cette fréquence pour jeter l'éponge, mais bien pour accélérer le redressement qu'ils ont su insuffler à une station devenue moribonde et criblée de dettes (80 000 euros en 2010), qu'ils ont repris en main en 2013.
Vite, avec une programmation pointue et réfléchie, ils ont su se faire écouter dans la ville, comblant un manque évident : à Lyon, Couleur 3 n'est plus là et ni FIP ni Nova n'émettent ; les mélomanes se sentaient orphelins.
Justement, un rapprochement est opéré en 2014 avec Radio Nova suite à une rencontre entre Da Silva et Bruno Delport, l'ancien directeur de la station parisienne parti durant l'été, suite au rachat par Matthieu Pigasse. Depuis longtemps, Nova rêve de s'installer à Lyon : Jean-François Bizot, son fondateur aujourd'hui décédé, en est originaire.
RTU change son logo l'année suivante, sa baseline devenant "Le Grand Mix" comme sa grande sœur, les jingles de la station parisienne, si emblématiques, étant apprivoisés à leur tour : le jumelage est opéré.
Sujet sensible
L'idée est de passer du statut associatif à celui de radio commerciale avec décrochage local, de bénéficier de la régie publicitaire de Nova tout en s'appuyant sur l'implantation locale de RTU. Ce qui ne manquerait pas de chambouler l'équilibre actuel des radios commerciales lyonnaises, d'où la sensibilité du sujet...
Fondée en 1981, au début des radios libres, celle qui s'appelait alors Radio Trait d'Union veut continuer de grandir, en partenariat avec Nova, sur le modèle de Sauvagine à Bordeaux, passée elle aussi commerciale en 2007 dans le cadre d'un partenariat similaire.
Suspense
Mais la convoitise est de mise : si France Bleu ne s'est pas positionné, d'autres dossiers ont été déposés par des acteurs souhaitant rester dans l'ombre en attendant que leur recevabilité soit confirmée (très bientôt) par le CSA.
Parmi eux, un autre concurrent, ancien compagnon de route de RTU, s'est affirmé : Les Enfants du Rhône, qui veulent conserver le format associatif de la fréquence, se sont réunis en un collectif baptisé Passerelle, avec la Ligue des Droits de l'Homme, Couleurs FM à Bourgoin-Jallieu, MediasCitoyens et le Lyon Bondy Blog, comme nous l'explique Arnaud Bonpublic.
Pour la suite de l'histoire, rendez-vous en janvier.