Le Sacre du printemps de Stravinsky, créé en 1913 pour le chorégraphe Nijinsky et les Ballets russes, en a vu de toutes les couleurs et de toutes les interprétations (250 versions au moins). L'exposition Corps rebelles au Musée des Confluences en présente huit sous forme d'extraits vidéos, et la Maison de la Danse (les 15 et 16 février) en présente l'une des plus récentes et des plus singulières, celle du chorégraphe israélien Emanuel Gat.
Sur un tapis rouge quasi phosphorescent au milieu de l'obscurité, cinq danseurs interprètent la musique rythmique et percutante de Stravinsky à travers d'étonnantes "passes" en lignes continues empruntées à la... salsa ! Ce Sacre datant de 2004, en rouge et noir, est une pièce plus intimiste que tragique et tribale (comme on en avait l'habitude) et vise moins à produire une catharsis auprès du public, qu'une sorte d'atmosphère hypnotique mettant en avant la beauté de mouvements fluides...
Emanuel Gat présentera parallèlement sa dernière pièce : le duo, Milena & Michael, autre hommage à la sobriété et à l'émotion du mouvement.