Ils veulent tout embrasser et le font bien. Il est parfois des écritures viscérales, débordantes, qui si elles ne submergent ou n'assomment pas le lecteur, font preuve d'un bel équilibre.
En 2007, Riad Gahmi, élève comédien à la précieuse école de la Comédie de Saint-Étienne, a rencontré Philippe Vincent, alors intervenant. Depuis, ils font route commune, comme avec Un arabe dans mon miroir en 2011, pièce tout en pudeur et justesse sur les rapports violents entre Occident et Orient au travers des drames et attentats de ces soixantes dernières années.
Au TNP, du 7 au 11 mars, tous deux présentent les toutes premières représentations de Gonzoo, s'inspirant d'un fait réel : l'employée de l'année d'une entreprise chinoise se voit offrir une nuit avec un acteur de X.
Interrogeant d'une manière différente cet éternel rapport à l'argent et aux pouvoirs, l'auteur et le metteur en scène s'appuient sur la façon très subjective de faire du journalisme inventée par Hunter S. Thompson, le gonzo, rapidement adoptée par le porno low cost...
Et ils essayent d'en extraire une humanité, quand tous les éléments sont réunis pour sa condamnation. Ne pas faire l'impasse sur cette création, dans cette semaine de rentrée théâtrale extrêmement chargée.