de Maysaloun Hamoud (Pal-Isr-Fr, 1h42) avec Mouna Hawa, Sana Jammelieh, Shaden Kanboura...
Dans un petit appartement de Tel Aviv, elles sont trois colocataires aux mœurs, origines et parcours différents : Laila, l'avocate indépendante et séductrice ; Salma, la DJ cachant à ses parents son homosexualité. Et Nour, une étudiante très religieuse. Trois victimes en puissance des hommes... ou de la “puissance” des hommes.
Maysaloun Hamoud offre un très intéressant changement de paradigme sur une région souvent montrée comme morcelée et divisée par la religion : ici, le clivage s'opère entre les hommes et les femmes. Et il y a même une sorte d'union sacrée cultuelle implicite pour pérenniser l'oppression ordinaire ou la sujétion des femmes. Ce kaléidoscope est d'autant plus triste que les plus libéraux (en apparence), qu'ils soient chrétiens ou musulmans, justifient leurs agissements et soignent leur hypocrisie en se réfugiant derrière les plus vils archaïsmes.
À la fois état des lieux, cri de colère et manifeste, Je danserai si je veux est une réponse volontaire à un patriarcat chancelant, un médius haut tendu à ses ultimes tentatives pour maintenir sa férule sur la gent féminine. En cela, il est dramatiquement optimiste.