Encadré par sa fameuse Nuit des séries de science-fiction (à la polarité très politique cette année), et le vide-grenier du geek — soit deux gâteries pour mordus d'expériences ultimes combinant pizzas, liquides pétillants divers et fourbis électroniques, si l'on schématise honteusement —, le festival des Intergalactiques déploie en son milieu moult autres trésors.
À commencer par ses séances cinéma. Une rétrospective de l'anticipation dystopique, des années 1960 à 1990, comprenant des films rares sur grand écran tels que le matriciel et épuré THX 1138 de George Lucas, le déprimant La Planète des Singes de Franklin J. Schaffner et le vrombissant La Course à la mort de l'an 2000 signé Paul Bartel. Prouvant au passage que le futur, ce n'était pas mieux avant.
On ne saurait trop vous conseiller de garder des forces pour deux autres séances prodigieuses. D'abord, la soirée Invasions !, avec le chef-d'œuvre de Carpenter, Invasion Los Angeles : l'une des plus belles paraboles jamais tournées sur le pouvoir occulte de la publicité, du fric et des médias (avec de belles bastons en prime et des lunettes de soleil permettant de voir clair), mais aussi la version Kaufman de L'Invasion des profanateurs de sépultures.
Puis, en clôture, le documenteur Punishment Park où Peter Watkins imagine un désert dans lequel des condamnés sont traqués “à la Zaroff” par des forces gouvernementales — Hunger Games avant la lettre, en pire. À cela il faut ajouter un colloque du héros, des tables rondes à foison (dont un prometteur échange Dystopie & Politique avec Norman Spinrad et Jean-Pierre Andrevon). Bref, à la toute fin, vous saurez pour qui voter.
Les Intergalactiques
À la MJC Lumière et aux Cinémas Lumières du 21 au 30 avril