On ne se rend jamais en vain dans les salles caladoises des 400 Coups. Surtout lorsque se profilent les Rencontres : presque vingt longs-métrages y sont programmés cette année, dont huit soumis à l'appréciation du jury des spectateurs. Mais la compétition relève presque de l'anecdote, l'enjeu demeurant la possibilité offerte au public d'échanger avec les comédiens, cinéastes, scénaristes ou producteurs accompagnant les œuvres lors des séances, généralement en avant-premières et souvent uniques. Le très rare Gérard Meylan, interprète fétiche (et quasi exclusif) de Robert Guédiguian a ainsi ouvert le bal avec La Villa — proposé à nouveau au Singuliers de Belleville samedi 11 —, et Antony Cordier présenté sa nouvelle réalisation Gaspard va au mariage.
La suite ne manque pas d'intérêt, avec l'arrivée d'Emmanuel Gras pour son fascinant documentaire Makala (Grand Prix de la Semaine de la Critique) et Xavier Legrand pour Jusqu'à la garde, un premier long-métrage intense primé à Venise et faisant suite à un cours déjà remarquable — ce n'est pas toujours le cas, loin s'en faut. Sofia Djama escortera elle aussi son premier long, Les Bienheureux. Le documentaire sera bien représenté avec Pierre Vinour, qui a achevé le Sans adieu du photographe disparu Christophe Agou, et Vérane Frédiani pour son enquête culinaire À la recherche des femmes chefs.
On pourra enfin apprécier la diversité des coproductions Auvergne Rhône-Alpes Cinéma, surtout Wallay de Berni Goldblat grâce au jeune interprète Makan Nathan Diarra. Dans une moindre mesure, Prendre le large qu'escortera l'enfant du pays Gaël Morel ou 12 jours d'un autre caladois, Raymond Depardon, porté en son absence par la psychiatre Natalie Giloux et la magistrate Marion Primevert. Ultime visiteuse, Raja Amari accompagnera quant à elle son Corps étrangers en demi-teinte, en dépit de la présence de Hiam Abbas.
22e Rencontres du cinéma francophone en Beaujolais
Au cinéma Les 400 Coups de Villefranche-sur-Saône jusqu'au 12 novembre