de Stephen Chbosky (E-U, 1h51) avec Jacob Tremblay, Owen Wilson, Izabela Vidovic...
Auggie, dix ans, redoute un peu plus la rentrée des classes que ses camarades. Affligé d'une sévère déformation du crâne et du visage, il n'a en effet jamais été scolarisé. Le brillant garçonnet fera pourtant face aux moqueries et humiliations, avec l'aide des siens et de ses nouveaux amis...
On en voit à longueur d'année, de ces portraits plus ou moins ornés de l'estampille ”inspiré d'une histoire vraie”; de ces leçons de vie plus onctueuses et édifiantes les unes que les autres finissant toutes par la plus merveilleuse des concordes et l'harmonie humaniste. Sans échapper totalement à ce schéma (ah, l'insupportable musique standardisée, jouée au piano par trois doigts arthritiques, et qui souligne au lieu de susciter !), Wonder consent à de nombreux efforts pour ne pas être un tire-larmes bonne conscience de plus.
Car si Auggie est le héros, il n'est pas la seule “voix” d'un film raconté également par son entourage (ses copains, sa grande sœur, l'ancienne meilleure copine de celle-ci...) Ce choix de narration “diffractée” ne change rien à la place de l'enfant au centre du récit, puisque chaque intervenant tourne autour de lui et de sa différence ; il permet en revanche de s'ouvrir aux affects de ses proches, de sortir d'une vision trop égoïste ou parcellaire des choses. Un détail ? Pas vraiment : Stephen Chbosky met ainsi concrètement en application le message d'un film plaidant simplement pour l'altruisme et la gentillesse. Deux valeurs qui ne se démonétiseront jamais.