Le Réverbère dévoile le 3e volet de la série d'expositions consacrée à Pierre de Fenoÿl, éminent photographe parti bien trop tôt. De 1978 à 1986, il parvient à se constituer une véritable écriture photographique abreuvée par sa subjectivité, sa mémoire, ses émotions. Cet ancien premier directeur de la Fondation Nationale de la Photographie, conseiller au Centre Georges-Pompidou, archiviste personnel de Cartier-Bresson et directeur des archives chez Magnum, s'est forgé, au fil de sa carrière institutionnelle, une solide érudition photographique imbibée de l'objectivité du photojournalisme de ses aînés.
En rupture avec eux, sa photographie, alimentée par "l'irréalité" et la fiction, reste dès lors peu connue ou seulement pour son approche du paysage. « Ce qui existe dans une photographie n'existe pas dans la réalité » sont ses maîtres-mots. Le Réverbère s'est immiscé encore un peu plus dans son écriture personnelle en faisant appel à sa fille Aliette et à sa veuve pour le commissariat de cette exposition intitulée Le Regard intérieur. Véronique de Fenoÿl assistait le photographe qui lui confiait ses développements et ses tirages. Voici une œuvre profondément moderne qui s'empare des problématiques contemporaines telles que l'urbanisation et l'industrialisation du paysage. À voir absolument jusqu'au 19 mai au Réverbère, 38 rue Burdeau, Lyon 1er.