Drame / De Beatriz Seigner (Col-Br-Fr, 1h29) avec Doña Albina, Yerson Castellanos, Enrique Díaz...
En compagnie de sa mère Amparo et de son frère, la petite Nuria arrive sur une île amazonienne à la frontière du Brésil, de la Colombie et du Pérou, bien loin de la guérilla qui a eu raison du père de cette famille. Pourtant, celui-ci va refaire surface dans ce village habitué au surnaturel...
Pour son premier long-métrage, Beatriz Seigner convoque le réalisme fantastique avec cette histoire de fantômes sans repos traitée de manière elliptique et poétique. Peu d'explications, encore moins de dialogue : on s'imprègne autant du récit que les réfugiés s'acclimatent à leur nouvel environnement, avec prudence et méfiance. D'autant que l'île, zone frontière au statut indistinct, se trouve elle aussi dans l'attente d'une décision radicale : des entrepreneurs la convoitent pour la métamorphoser selon leurs désirs.
Une atmosphère d'entre-deux nimbe l'ensemble de ce film traversé d'esprits impalpables, qui cependant “prend corps“ à sa toute fin avec une mise en images fascinante du dialogue entre fantômes et vivants. Du pur songe dissout dans l'éveil.