La formidable influence de la littérature sur l'œuvre de Francis Bacon s'expose jusqu'en janvier au Centre Pompidou à Paris. Mais le peintre est aussi chez nous, au Musée des Beaux-Arts, par le biais de cette étonnante huile sur toile, Étude pour une corrida, n°2. En évoquant les corridas, il admet « en avoir vu trois ou quatre dans ma vie, mais quand tu en vois une, elle reste gravée dans ta mémoire pour toujours. »
Dans cette fascination, se décèle aussi l'influence de Goya, de Velàzquez, de Picasso ou encore de son ami l'auteur Michel Leiris qui préfaça L'Âge d'homme par un texte intitulé De la littérature considérée comme une tauromachie. De ce texte, l'on entrevoit quelques mots qui ont pu lui suggérer de placer au cœur de cette ouverture composée d'une foule spectrale, un cercle noir sur fond rouge surmonté d'un rapace rappelant la symbolique nazie. Le théâtre de l'arène suggère la part violente de l'Histoire totalitaire en symbolisant une mise à mort difforme pour mieux révéler la monstruosité de l'humanité.
Francis Bacon, Étude pour une corrida, n°2
Au Musée des Beaux-Arts dans la collection permanente