Théâtre / La Peur : un spectacle signé François Hien, à la fois sur l'homosexualité et sur la pédocriminalité des hommes d'Église, qui se révèle sans relief.
Le père Guérin (incarné par Arthur Fourcade, co-metteur en scène), pour que son homosexualité ne soit pas révélée, va mentir à la justice : non, l'évêque Millot n'était pas au courant des actes pédocriminels d'un troisième homme d'Église. Car « renoncer au secret de la confession » reviendrait à « être les supplétifs de la police » et surtout à ne plus avoir de paroisse, le bagne pour ce croyant qui ne s'accomplit que face à ses fidèles.
Une des victimes ne l'entend pas ainsi et va marteler chaque dimanche sa vérité. Inspiré de l'affaire Bernard Preynat et nourri de la lecture de Sodoma de Frédéric Martel, le nouveau travail de François Hien, dans un décor réduit à son minimum, embrasse trop de sujets et s'avère comme bien souvent très bavard.
François Hien sait parfaitement faire s'entrecroiser tous ces personnages dans un tissage très serré de son texte. Contrairement à ce qu'il faisait dans Olivier Masson doit-il mourir ? (qui traitait de l'euthanasie), son point de vue sur son sujet est clair (et heureusement !) : l'omerta qui règne dans l'Église est condamnée et les rapports humains sont exposés dans tous leurs paradoxes. Mais cela n'empêche pas La Peur de s'étirer sur deux heures et laisser apparaitre des jeux de mots et des généralités qui l'alourdissent.
La Peur
Aux Célestins jusqu'au dimanche 5 décembre