Danse / L'année 2022 sera l'occasion de réviser ses classiques de la danse contemporaine : Maguy Marin, Jiří Kylián, Ohad Naharin, Pina Bausch... Et entre deux révisions, de découvrir aussi nombre de jeunes talents internationaux.
L’année chorégraphique commence dans un grand souffle signé Mourad Merzouki. Avec sa nouvelle pièce Zephyr, la figure de proue du hip-hop français lance dix interprètes dans les turbulences d’un vent bien concret sur scène, avec lequel et contre lequel il s’agit de danser, sur une musique signée Armand Amar et au travers d'une scénographie riche en objets divers et étonnants (à la Maison de la Danse du 11 au 21 janvier).
Des tourbillons qui se poursuivront avec le Ballet de Genève qui vient à Lyon danser une pièce d’Andonis Fondianakis, Paron, sur un concerto pour violon de Philip Glass, véritable vertige de mouvements calés sur le tempo accéléré de la musique (du 26 au 30 janvier à la Maison de la Danse). Le hip-hop fera son retour à la Maison de la Danse (du 23 au 26 mars) avec deux compagnies, dont une 100% féminine Femme fatale, et Mazelfreten qui hybride hip-hop et électro. Il y aura encore de l’électricité dans l’air avec la dixième édition du festival Sens Dessus Dessous (à la Maison de la Danse en mars), consacré aux talents émergents de la danse contemporaine, avec par exemple le Flamand Jan Martens et son duo sur le désir amoureux, ou avec l’israélien Adi Boutrous et son quartet masculin oscillant entre lutte et rapport charnel...
Il faudra être attentif aussi à la programmation des Subs qui fourmille d’invitations à des chorégraphes émergents ou encore méconnus du grand public. Parmi eux, Pierre Pontvianne avec deux pièces Kernel et Percut (les 30 et 31 mars), la chorégraphe belge Soa Ratsifandrihana et le musicien Florentin Ginot pour une expérience immersive sous la verrière (Dead Trees Give No Shelter le 19 mars), la danseuse et chorégraphe danoise Mette Ingvartsen qui partagera avec le public sa fascination pour la transe et les danses de possession (The Dancing Public du 13 au 15 avril).
Réviser ses classiques contemporains
La génération des anciens de la danse contemporaine sera particulièrement présente. Maguy Marin présentera deux de ses chefs-d’œuvre (oui osons le mot !) : May B datant de 1981 et retraçant l’univers de Samuel Beckett avec ses dix danseurs recouverts d’argile (à l’Espace Albert Camus à Bron le 15 mars) ; Umwelt (les 2 et 3 février à la Maison de la Danse) où dans un labyrinthe de grands miroirs souples, les danseurs mettent en mouvement et en abyme les gestes de la vie quotidienne.
Le Ballet de l’Opéra s’empare de deux autres grands chorégraphes… Jiří Kylián avec deux pièces du maître tchèque néo-classique : Gods and Dogs et 14’20’’, version courte de 27’52, l’une des pièces de Kylián les plus impressionnantes de virtuosité et de précision dans les mouvements (à l’Opéra du 1er au 6 février). Et Pina Bausch (1940-2009) fera son entrée dans le répertoire du Ballet avec Sur la montagne, on entendit un hurlement datant de 1984 et ayant pour fil conducteur la possibilité d’une catastrophe nucléaire menant à la disparition de l’humanité (à l’Opéra du 28 juin au 7 juillet). Rien de très optimiste a priori, si ce n’est que même dans ses pièces les plus noires et torturées, Pina Bausch garde le sens de l’humour et du grotesque. Un beau défi pour un Ballet plus aguerri aux univers de chorégraphes contemporains néo-classiques !
Enfin, la Bateshva Dance Compagny, dirigée par le grand chorégraphe israélien Ohad Naharin, sera de retour à Lyon à la Maison de la Danse (du 31 mai au 3 juin). Elle reprendra l’une de ses pièces phares, Hora, fruit de la technique dite "Gaga" inventée par Naharin. Au programme : virtuosité, puissance gestuelle, énergie explosive.