Cocktail / Un nouveau bar à cocktails est apparu dans le paysage lyonnais, rue Chavanne. Ambiance tamisée, 200 spiritueux pour une carte 100% française et des films de gangsters un dimanche par mois : le gang des Lyonnais aurait béni Le Grisbi.
Plusieurs bars à cocktails ouverts ces dernières années à Lyon se parent d'une clandestinité de façade pour embrasser l'époque fantasmée de la prohibition et du goût pour les plaisirs interdits. De façade car, pour Kevin Busquet, l'un des deux patrons du Grisbi : « ce serait menteur de s'appeler speakeasy alors qu'on a pignon sur rue, que la prohibition est finie, que l'on vend de l'alcool dans la légalité. Ici, on s'inspire d'une époque, on en fait un lieu à thème pour faire vivre une expérience globale. »
Au Grisbi, on ne se cache pas pour picoler, mais on garde le côté privilège avec ce petit bar tamisé à l'ambiance feutrée et à l'accueil soigné : quelques canapés style Chesterfield, un comptoir en béton ciré, du blues, du jazz et du hip-hop underground New-Yorkais en fond sonore. On hume le côté transgressif les mardis — quand l'espace se transforme en club cigare (sur adhésion) pour accueillir les amoureux du churchill ou du double corona, dans un espace ouaté, entre salon et boudoir.
Plus frais, le Volfoni
Le deuxième associé, Tugdual Ponchet, travaille l'art de la mixologie comme un parfumeur à la recherche de fins mélanges — en s'appuyant surtout sur les provenances. Les 200 bouteilles de spiritueux (cognac, vodka, rhum, gin, whisky...) sont d'origine française.
« Le choix du 100% français nous a fait faire le tri dans certaines AOC étrangères, malgré notre amour pour le monde des spiritueux » explique Kevin. Pas de bourbon ni de téquila, ni de saké donc. Mais une carte pour chaque saison, qui respecte l'industrie du spiritueux français, les cycles saisonniers et les terroirs. « La Bretagne a un climat et des sols similaires à ceux de l'Irlande, on y fait de superbes whiskies ! ».
Ça donne le Caboteur (12€) : whisky Armorik classic bio, sirop de chouchen maison, bitter Suze orange. Pour les férus du Negroni, préférez le Charly Matteï (12€), qui propose un voyage dans le maquis corse avec un gin aux notes boisées tirant vers la châtaigne. Plus frais : le Volfoni, au gin Nuage infusé au basilic, verjus Bourgoin, saumure et olive verte, est une parfaite mise en bouche. Difficile d'enchaîner les verres le ventre vide : des collations de produits locaux sont proposées : Maison Duculty pour la charcuterie, Le Plateau de Pierre pour les fromages.
Si Le Grisbi tire son nom d'une scène culte des Tontons Flingueurs — et surtout s'inspire des romans d'Albert Simonin —, c'est parce que les deux patrons sont « fans de films de gangsters et de cinéma de genre... et Lyon est quand même la ville du braquage avec le gang des Lyonnais ! » Un dimanche par mois, le lieu organise une projection autour d'un brunch, en partenariat avec le festival Les Mauvais Gônes.
Le Grisbi
1 rue Chavanne, Lyon 1er
De 19h à 1h ; fermé dimanche et lundi