John a-dreams ? Un personnage dont Hamlet parle dans la célèbre pièce de Shakespeare. Les traductions françaises en font un "Jean de la Lune". Voilà qu'il retrouve son vrai nom et devient la porte d'entrée de ce spectacle écrit par Serge Valletti à la demande de son ami Patrick Pineau il y a déjà dix ans.
L'acteur a attendu de passer le cap de la soixantaine pour pouvoir jouer ce solo qu'il a un jour reçu par la poste. Avec la metteuse en scène et scénographe Sylvie Orcier, ils se sont rencontrés dans les années 1980 au TNP de Villeurbanne — époque Planchon donc — et ne sont pas peu contents de faire naître cette création dans un ancien cinéma (un temps aux mains du directeur de l'institution villeurbannaise) pour convoquer une série de fantômes.
Valletti mêle à l'auteur iconique l'histoire de sa famille. C'était son oncle dans Monsieur Armand dit Garrincha ; ici, c'est son père qu'il convoque répondant ainsi à la demande du spectre « venge-moi ». Écrivain de roman policiers, scénariste de Lautner, ce patriarche n'avait pas les armes pour faire face à son succès. Et ce sont ses tourments qui sont au cœur de John a-dreams, ces monstres intérieurs qui font du vacarme. Sylvie Orcier compte s'emparer de cette histoire masculine non pas comme d'une lourde charge mais en s'amusant.
John a-dreams
À la Comédie Odéon (dans le cadre des Nuits de Fourvière) du mardi 5 au dimanche 10 juillet