« L'art n'appartient à aucun parti ». C'est avec ces mots que 450 artistes et directeurs de structures culturelles se sont exprimés dans une tribune le 21 juin publiée dans Télérama. Avant un rassemblement prévu devant le siège de la Région le 30 juin.
Cette tribune publiée dans Télérama le 21 juin fait suite à l'annulation à laquelle a été contraint le duo de performeur Lundy Grandpré aux Subs les 17 et 18 juin derniers. Quelques jours plus tôt, un tweet de Pierre Oliver, maire LR du 2e arrondissement de Lyon, secrétaire général de son parti dans le Rhône et conseiller régional, laissait à penser que cette compagnie, avec de l'argent public, mêlait nudité, sextoy et enfant. Une vidéo d'une minute non contextualisée est devenue virale, relayée notamment par Valeurs actuelles et entrainant des menaces sur les deux jeunes artistes.
« Que cette situation grave puise son origine dans le tweet mensonger d'un élu de la République est proprement scandaleux et inacceptable » écrivent-ils. « Par ses attaques publiques infondées, il a délibérément fait le choix de livrer à la vindicte populiste des personnes qui, quoi que l'on puisse librement penser de leur travail artistique, sont désormais attaquées et menacées dans leur intégrité morale et physique. (...) Non, être subventionné par une collectivité, quelle qu'elle soit, ne fait pas des artistes ou de la structure subventionnée l'outil officiel d'une propagande idéologique, comme le laissent entendre abusivement dans les médias cet élu et d'autres qui se tiennent à ses côtés » disent-ils encore.
Parmi les signataires, se regroupent des lieux dédiés à l'art contemporain (Isabelle Bertolotti, directrice du MAC), aux musiques actuelles (Cyrille Bonin, directeur de Transbordeur) et bien sûr de théâtre (Pierre-Yves Lenoir pour les Célestins, Jean Bellorini pour le TNP, Vincent Roche-Lecca pour la Scène nationale de Bourg-en-Bresse...). Mais le cercle va bien au-delà de Lyon avec Stéphane Baunschweig (Odéon, théâtre de l'Europe), Jacques Vincey (CDN de Tours), François Piron, (programmateur et curateur au Palais de Tokyo).
L'inquiétude est ample. Et ce n'est certainement pas là sa dernière manifestation. Une « mobilisation citoyenne pour la défense des emplois et projets artistiques, et contre les atteintes à la liberté d'expression et de création » est prévue le vendredi 30 juin à midi devant le siège de la Région à Lyon Confluence à l'appel de syndicats comme le Syndeac (entreprises artistiques et culturelles), le Synavi (syndicat national des arts vivants), le SMA (musiques actuelles), le SNSP (scènes publiques), la Fédé des arts de la rue, Profedim (producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique), Fevis (ensembles vocaux et instrumentaux spécialisés), Maillon (réseau régional de plus de 30 structures de diffusion de spectacles vivant), Forces Musicales, CGT spectacle, le Groupe des 20 (liste en cours).