Au pied de la tour panoramique de la Duchère, dans les locaux du précieux espace associatif L'attrape-couleurs, Guénaëlle de Carbonnières interroge l'imaginaire du métavers avec une élégante inquiétude. Superposition de temporalités, de mondes réels et imaginaires, actualisations possibles de virtualités fluctuantes échappant à un vocabulaire historicisant qui voudrait les fixer, les définir et les enregistrer, les images de l'artiste sont autant de recoins d'une superstructure impalpable, mais de plus en plus pervasive et efficace. L'exposition Les mondes réversibles télescope l'ancien, l'actuel et le futur, produisant des ruines futuristes et des projections chargées de passés multiples. Les visiteurs sont accueillis par une première série d'œuvres, dont les images produites par une IA, projetées sur des plaques photosensibles et radicalement modifiées, ont été finalement restituées à la vue dans un tumulte visuel, le tout encadré par les mots-clés gravés sur les tirages.
La seconde série, IA_types/screen_mirror, est en revanche peuplée de visages d'influenceurs manipulés par l'IA et fixés sur des plaques de verre par le biais de l'ancien procédé du collodion humide. Mises en abyme techniques et temporelles, les images se révèlent telles des accumulations géologiques, brisées par des fragments portés à la lumière dans un geste de fouille futuriste.
Les mondes réversibles. Une exposition de Guénaëlle de Carbonnières
à L'attrape-couleurs jusqu'au 20 janvier