Solo / Dans un monologue passant du français au créole, Mariama détricote son identité de femme noire et son métier d'actrice. Au théâtre des Clochards célestes à partir du 6 avril.
Qu'est-ce qu'être une actrice noire aujourd'hui ? Quels stéréotypes cela véhicule ? Quels rôles cela impose et cela empêche ? C'est en arrivant du Conservatoire de théâtre de sa Réunion natale pour intégrer l'ENSATT en métropole que la comédienne Kainana Ramadani s'est posé ces questions. Et en a fait la matière de son solo, une des étapes obligée du parcours acteur de la prestigieuse école installée dans le quartier Saint-Irénée de Lyon.
Mise en abyme théâtrale, dans une cage déconstruite
C'était en 2021 et cela durait 20 minutes. En voulant approfondir ce travail, elle s'est entourée pour la mise en scène et en appui à l'écriture, de Azani V. Ebengou issue du Conservatoire de Lyon et de la Comédie de Saint-Étienne. Cette nouvelle version d'une heure verra donc le jour ce mois-ci. Freda, est une déesse vaudou haïtienne et aussi l'autre prénom de Joséphine Baker. Mais il ne s'agit pas d'un biopic.
Sur scène, sous forme d'une mise en abyme théâtrale, dans une cage déconstruite, c'est Mariama qui occupe l'espace. Elle doit jouer comme chaque soir la nouvelle panthéonisée mais croise le regard, parmi les spectateurs fictifs, de sa grand-mère ; un spectre qui la fige, elle n'arrive plus à jouer. En grattant derrière le récit de la star accaparée par ses producteurs et le public, ces deux jeunes artistes (25 et 26 ans) disent vouloir rendre hommage à qui elle était vraiment et ambitionnent plus largement de questionner la domination blanche pour offrir à Joséphine Baker une émancipation de sa condition.
Freda
Aux Clochards célestes, du jeudi 4 au lundi 8 avril