Parcelles sensibles / Jusqu'au 27 avril, les images raffinées de A.NA prennent place dans la galerie de la Croix-Rousse proposant un parcours sensible et touchant.
Dans les repères biographiques du catalogue accompagnant l'exposition Uncarné, une phrase sertie comme une pierre sombre et précieuse semble proposer une piste de lecture de l'œuvre de l'artiste : « La photographie est pour elle une tentative de réponse à l'intolérable, à la violence que lui fait le monde ». Le moyen artistique choisi revêt ainsi le rôle de riposte non-violente, de résistance radicale, incarnant le cœur de sa proposition artistique.
Entre chair et peau
Dans les espaces de la galerie se déploient ainsi des bouts de conversations épidermiques, où la nudité des corps n'apparait jamais dans sa globalité. Si dans 58 indices sur le corps, Jean-Luc Nancy affirme que « il n'y a pas de totalité du corps, pas d'unité synthétique. Il y a des pièces, des zones, des fragments : il y a un bout après l'autre », A.NA construit une pléiade de parcelles sensibles s'opposant au chaos agressif du monde extérieur.
Son geste se révèle profondément touchant et s'ancre ainsi dans une démarche qui se joue entre la chair et la peau, entre la profondeur du sensible et la dimension superficielle du contact des corps, à la croisée entre vue et toucher : un geste visuel, un regard haptique.
Uncarné par A.NA
À la galerie Vrais rêves jusqu'au 27 avril