La Jeune création internationale présente des oeuvres inquiètes

Biennale d'art contemporain

Les Grandes Locos

Jusqu'au 5 janvier 2025

Art contemporain / Dans le cadre de la Biennale, l'événement "Jeune création internationale" réunit dix jeunes artistes à l'Institut d'Art Contemporain. La plupart très inquiets du monde contemporain.

Globalement, l'exposition des dix artistes de "Jeune création" est une suite de mises en espace et en symboles d'un problème d'actualité, d'un questionnement social, économique ou écologique... Entre création et documentation, entre art et évocation, la frontière est souvent mince, et les idées ou les émois de départ des jeunes artistes manquent de transformation, de polysémie, d'impact plastique... Peut-être qu'une grande partie de la jeune création considère que le monde va tellement mal (et on ne les contredira pas sur ce point) qu'il serait bien futile de passer son temps à travailler une forme, une matière, un médium, et que les messages doivent être délivrés d'urgence et de la manière la plus transparente possible ? Reste que devant la littéralité des œuvres-messages, nous avons un peu tendance à nous ennuyer, à passer rapidement d'une installation à l'autre. Comme devant celle de la Serbe Nadežda Kirćanski qui reproduit, à l'échelle 1, une salle d'attente de clinique ou d'hôpital (grâce à la projection de photos, de quelques sièges et d'une plante) pour dénoncer sans doute l'attente interminable, la crise de l'hôpital, l'inhumanité de nos espaces médicaux... Ou celle de l'américaine Hilary Galbreaith qui documente de manière critique l'univers de l'hôtellerie et ses dures conditions de travail, avec les témoignages de travailleuses et de travailleurs imprimés sur des lits (agrémentés d'un peu de musique et de quelques lampes de chevet)... 

Direction le Mexique

Les choses s'améliorent avec le paysage dystopique de l'Indonésienne Ines Katamso, sorte de désert fait de végétaux mourants et d'ossements de chimères plantés dans le sable, mutations consécutives à quelque catastrophe écologique... Ou avec les très étranges et assez inquiétants objets, outils et mobiliers construits par Jennetta Petch & Szymon Kula qui, là encore, annoncent un futur peu réjouissant. 

Un peu à part de ses neuf comparses, le Mexicain Vir Andres Hera présente un film sur cinq grands écrans. Organisé en plusieurs chapitres, « Amoxtli » (signifiant cahier ou livre en langue aztèque) met en scène (dans des rues, un cimetière, le désert...) plusieurs personnages dont les identités (de genre, de nationalité, de langue) sont en constante transformation, déplacement, hybridation. Ce film choral, péchu (un joyeux chapitre de danse techno notamment), formellement chiadé (image, son, rythme), parvient pour le coup à faire coïncider forme et contenu, et propose une expérience sensible et intelligible consistante. Ouf !

Jeune création internationale
Jusqu'au 5 janvier 2025 à l'Institut d'Art Contemporain (Villeurbanne), dans le cadre de la 17ᵉ Biennale d'art contemporain

à lire aussi

vous serez sans doute intéressé par...

Vendredi 11 octobre 2024 Sans être bouleversante, la nouvelle Biennale d’art contemporain remplit sa mission : nous faire découvrir une ribambelle d’artistes contemporains internationaux peu connus, souvent jeunes, aux propositions les plus variées. Avec pour point d’orgue,...

Suivez la guide !

Clubbing, expos, cinéma, humour, théâtre, danse, littérature, fripes, famille… abonne toi pour recevoir une fois par semaine les conseils sorties de la rédac’ !

En poursuivant votre navigation, vous acceptez le dépôt de cookies destinés au fonctionnement du site internet. Plus d'informations sur notre politique de confidentialité. X