Historiquement parlant, l'Orfeo de Claudio Monteverdi, donné le 24 février 1607, n'est pas tout à fait le premier opéra de l'histoire de la musique. Les Dafne ou Euridice de Peri, puis de Caccini l'ont précédé. Toutefois, l'Orfeo, favola in musica sur un livret de Striggio, semble bien être la réponse de Monteverdi sur le sujet mythologique, amorçant par sa synthèse des styles, les débuts de ce qu'il est convenu de nommer la "période baroque". Unité dramatique, intermèdes musicaux, ariosos, récitatifs, chœurs et airs fusionnent en un chef d'œuvre, dont l'empreinte frappa les esprits. Pour sa création à Mantoue, les rôles de la Musica et de Proserpine furent incarnés par le célèbre castrat Giovanni Gualberto Magli, élève de...Caccini. La coproduction programmée le 8 octobre à l'Opéra-Théâtre de Saint-Étienne invite d'ores et déjà à l'extase musicale. Leonardo García Alarcòn dont la fougue, l'enthousiasme et le talent sont exclusivement au service de l'émotion musicale, prendra la barre de ce grand navire. C'est en «amiral» chevronné qu'il dirigera les solistes, chœur et orchestre de la vingtième Académie baroque européenne d'Ambronay. Une équipe, réunie sous le signe du talent, de la vigueur et de la jeunesse. Chers «baroqueux», faites preuve d'œcuménisme dès aujourd'hui, et les «opérasceptiques», genou à terre se convertiront sous vos yeux. Succombez, tel le dieu Hadès, au pouvoir de la musique d'Orfeo ! Alain Koenig
Orfeo de Monteverdi, Opéra-Théâtre de Saint-Étienne, mardi 8 octobre à 20h