Heureuse nostalgie que ce XIXème siècle finissant, où Paris était source d'inspiration des poètes, des musiciens et des peintres... La Bohème du génial Giacomo Puccini, créée en 1896, avec Toscanini à la baguette, nous fait regretter que les scientifiques n'aient pas inventé la machine à remonter le temps. Puccini, libéré des vicissitudes financières, après le succès de sa Manon Lescaut, accouche de son chef d'oeuvre le plus immédiat, un direct du droit, un uppercut. Rodolfo, poète sans le sou, rencontre sa voisine Mimi, fleuriste et cousette d'infortune. Un coup de foudre, dont la pureté est portée par un lyrisme musical jamais égalé à ce jour. L'amour fou sera pourtant rattrapé par la «vilaine toux» de ceux qui ne peuvent se payer leur bois de chauffage !
Un comité d'entreprise, décidé à ouvrir les oreilles de ses salariés, proposa un jour, de coupler les billets d'un match de football avec une représentation de La Bohème. Rires graveleux, et sous-entendus virils allèrent bon train. Mais tous se rendirent écouter le premier opéra de leur vie. Bouleversés, émus aux larmes, les supporteurs exigèrent que leur C.E. s'abonne à la saison suivante. Cette anecdote est vraie. Si vous êtes un complet néophyte, et que vous ne craquez pas pour La Bohème, alors n'allez jamais à l'opéra ! En direct du Met., Anita Hartig en Mimi et Vittorio Grigolo en Rodolfo feront revivre aux « anciens » le frisson du duo de légende Domingo/Freni. A.K.
La Bohème de Puccini au Gaumont en direct, le 5 avril à 18h50