De David Morley (Fr, 1h25) avec Francis Renaud, Hélène de Fougerolles...
Après la catastrophe Humains, le cinéma d'horreur français relève (un peu) la tête avec Mutants. Pourtant, la liste des défauts de ce premier film est longue : comédiens très inégaux, dialogues approximatifs, caméra secouée comme un shaker pour exprimer la panique... Mais David Morley a une idée assez payante : après une introduction bancale posant un film de zombie apocalyptique façon 28 jours plus tard, il enferme son couple principal dans un décor unique, et ce huis retraçant patiemment la déchéance physique de l'homme contaminé est assez réussi. Comme si, en revenant à l'essence cinématographique française (de Guitry à Sautet) qui consiste grosso modo à mettre un homme et une femme dans une pièce, Morley crédibilisait avec pertinence sa tentative de gore de chez nous. C'est aussi pourquoi, passée l'invasion finale qui n'a pas les moyens de ses ambitions, l'ultime séquence arrive à émouvoir : non par un déluge de violence, mais par un simple échange de regards.
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