Événement / À un mois de son lancement, le festival Lumière semble avoir figé pour de bon sa programmation, après quelques ajustements estivaux. L'occasion d'y jeter un premier coup d'œil.CC
Début juillet, Thierry Frémaux et Maëlle Arnaud annonçaient les grandes lignes du deuxième festival Lumière : une intégrale Visconti, une rétrospective Argento, la redécouverte de l'œuvre de Raymond Bernard, un cycle de raretés US des années 70, des films français «déjà classiques» signés par des réalisateurs toujours de ce monde, quelques hommages et une sélection de films restaurés et en copies neuves. Sans oublier le deuxième Prix Lumière remis à Miloš Forman, ce qui fut une surprise, plutôt bonne à notre sens... Ce sommaire-là n'a pas bougé durant le long tunnel des vacances — seuls trois sublimes films muets de Borzage sont venus se greffer comme un événement à l'intérieur de l'événement — mais le détail de la programmation s'est affiné, modifié et, déjà, quelques invités ont confirmé leur venue au festival — ainsi de Kad Merad qui, en plus de tourner sept films par an, trouvera le temps de présenter "Lenny" de Bob Fosse ; le garçon a du goût...
Légendes vivantes
Reprenons donc : les films de Visconti seront visibles dans des copies parfaites ; le festival a d'ailleurs coproduit la restauration des "Damnés" en partenariat avec la Cinémathèque de Bologne. Dario Argento sera à Lyon en chair et en os pour présenter les cinq films choisis pour résumer son œuvre. Là encore, les copies seront aussi flamboyantes que celle, magnifique, de "Suspiria" présentée au public français il y a deux ans, puisque le chef opérateur Vittorio Storaro a supervisé cette restauration numérique, donnant aux œuvres les couleurs et l'éclat qu'il aurait souhaités au moment de leur tournage. Raymond Bernard sera le Shing Sang-Ok de cette édition, puisque son œuvre est peu connue et difficile à voir ; pour l'occasion, Bertrand Tavernier mettra entre parenthèses la promotion de sa "Princesse de Montpensier" pour présenter son œuvre aux spectateurs du festival. Le même Tavernier animera une master class avec Miloš Forman, avant son sacre à la Salle 3000 où sera projetée la director's cut d'"Amadeus". Quant aux raretés américaines des années 70, si les films de Jeremy Paul Kagan ne font plus partie de la liste finale (on nous a promis cependant qu'ils seraient projetés plus tard dans la saison...), "The Heartbreak Kid" d'Elaine May et "Cinq pièces faciles" de Bob Rafelson ont complété le cycle. Sinon, on connaît d'ores et déjà le film d'ouverture : "Chantons sous la pluie", monument musical signé Stanley Donen, légende toujours vivante qui donnera le coup d'envoi à la Halle Tony Garnier de cette deuxième édition prometteuse.
Festival Lumière
Du 4 au 10 octobre