De Thomas Ngijol, Fabrice Eboué et Lionel Steketee (Fr, 1h34) avec Thomas Ngijol, Fabrice Eboué...
Avec moins de subtilité mais plus d'efficacité que Joann Sfar, Ngijol et Eboué ont décidé de prendre le racisme à la gorge en s'amusant avec tous les racismes pour en démontrer l'inanité. Case départ raconte comment deux frères que tout oppose (l'un est un modèle d'intégration, l'autre une racaille ratée de banlieue) vont ensemble vivre la situation de leurs ancêtres, esclaves antillais. Le début, pas forcément drôle mais très caustique, est prometteur : les clichés y sont systématiquement retournés sans démagogie, et le film ose faire sans ambage des deux personnages de gros crétins égoïstes. Par la suite, quelques saillies font mouche (les deux scènes avec le marchand juif, quelques réparties de Ngijol et, plus globalement, une prestation convaincante d'Eboué). Mais le film manque sérieusement de rigueur dans son écriture et sa mise en scène, et dès qu'il s'agit de lier les gags entre eux, il n'y a pour ainsi dire plus personne. Dommage, car Case départ avait manifestement l'ambition de sortir du comique franchouillard et éculé.
Christophe Chabert