De Lionel Steketee et Fabrice Éboué (Fr, 1h30) avec Thomas Ngijol, Fabrice Éboué...
Après Case départ, le tandem Ngijol / Éboué continue son exploration grinçante des rapports entre la France et l'Afrique, cette fois sous un angle contemporain, avec cette dictature dans un pays imaginaire — mais très inspiré de la réalité — tenu d'une main de fer par un président cinglé, Bobo Babimbi. Éboué y incarne un agent de footballeurs sans scrupule qui ramène dans son pays d'origine son petit protégé, que le président aimerait bien voir jouer dans l'équipe nationale du Botswanga.
L'entrée en matière est percutante, avec quelques gags vraiment très acides, mais le film se disperse ensuite dans un scénario bordélique où les auteurs semblent vouloir taper sur tout le monde histoire de ne se brouiller avec personne. Du coup, Le Crocodile du Botswanga ne va au bout de rien, peu aidé par une mise en scène qui met très mal en valeur les gags — la chasse au phacochère en est l'exemple le plus criant.
Surnage toutefois la prestation, absolument grandiose, de Thomas Ngijol dans le rôle du dictateur. Jusqu'à la dernière image, il s'engage avec une générosité délirante dans son personnage, lui conférant la folie et la grandeur qu'effectivement ce genre de tyran mégalomane peut inspirer, effrayant jusqu'à en être ridicule, drôle jusqu'à en être glaçant.
Christophe Chabert