Nouveaux programmes, nouveaux rythmes, nouveaux lieux, du 16 au 20 mai, c'est ainsi que se résumera cette année la 10e édition de Nuits sonores qui vient de dévoiler ses première pépites en attendant l'annonce à venir de la programmation complète. Stéphane Duchêne
Ne faisons pas durer le suspense plus longtemps. Oh et puis si. Attention... Suspense. Ayé. C'est l'une des premières grandes nouvelles de cette 10e édition de Nuits Sonores, forcément porteuse de symbole – l'édition comme la nouvelle – l'événement du festival cette année : la venue exceptionnelle, le 20 mai, de... New Order ! Quel meilleur candidat que le groupe de Manchester, nés sur les cendres de Joy Division – ou plutôt de son chanteur Ian Curtis, savant mélange né des premiers balbutiements de l'électro et de l'âge d'or de l'indie rock anglais pour résumer 10 ans d'exploration électro et indie du petit festival lyonnais devenu grand ? Quand on songe en plus que le groupe inaugura le Transbordeur il y a plus de 20 ans, on boucle une sacrée boucle.
Vagabondage
L'autre des premières grandes nouvelles de la décennie anniversaire de Nuits Sonores c'est le «déménagement» du festival. Après plusieurs éditions au Marché Gare, désormais en voie de destruction, Nuits Sonores reprend ses vieilles habitudes vagabondes, du moins en partie. Toujours installé à l'Hôtel de ville (Village sonore et Labo), à la Galerie des Terreaux (accueil), aux Célestins et au Transbordeur («événements spéciaux», en lieu et place de feu le «concert spécial»), le festival change en effet ses deux principaux lieux d'accueil : celui des Nuits proprement dites sera La Sucrière, où se produira aussi New Order. Une Sucrière capable d'accueillir jusqu'à 9000 personnes. Une jauge bien inférieure à la capacité d'accueil du Marché Gare (12 000 personnes) qui marque d'une part la volonté du festival de mieux contrôler son affluence mais aussi de faire la part belle à d'importantes festivités diurnes.
Groover plus pour suer plus
Car cette année, pour la première fois, vos Nuits Sonores ne seront pas plus belles que vos Jours. Autrement dit, fini de rattraper son sommeil la journée. En s'installant à l'Hôtel Dieu, actuellement libre avant travaux, le festival va faire des heures sup' avec une solide programmation diurne opportunément baptisée NS Days et répartie sur deux scènes et trois jours. Celles-ci accueilleront, dans le désordre et entre autres : des hommages au labels Kompakt (Hervé AK, Matias Aguayo, Pachanga Boy...) et Ostgut Ton (Ben Clock, Marcel Dettman...) aussi bien qu'au «Future sound of UK» dévolue à la jeune scène britannique (Joy Orbison, Maya Coles...), un «Freak Show» qui promet d'effrayer mémé (Etienne Jaumet reprenant John Cage, Hunx and his Punx, Mouse on Mars...). Ainsi que la venue, pour sa première à Nuits Sonores, de Modeselektor, en visite tout exprès afin de présenter son label Monkeytown pour ce qui sera l'événement techno berlinoise obligé.
Rock & Jazz spécial
Mais le rock, habituel pilier de Nuits Sonores, ne sera pas non plus oublié des Days, puisque le 3e jour verra s'ébrouer les lyonnais de Zero, Rocket From the Tombs, The Spits, présenté comme le groupe punk le plus crétin du monde, mais surtout les mythiques Gallon Drunk et même Jeffrey Lewis – oui, Jeffrey Lewis à Nuits Sonores ! Il le sera d'autant moins que l'un des trois autres événements spéciaux, sis au Transbordeur le 20 mai, verra sévir Mudhoney, légende du label Sub Pop Records et du grunge, dont il posa la première pierre dès la fin des années 80. Et ce troisième événement spécial alors ? Il sera très spécial justement, avec Ricardo Villalobos et Max Loderbauer, deux apôtres de la techno minimale, qui ont choisi de présenter en live leur disque collaboratif Re: ECM où ils revisitent à leur sauce la matière très vivante du label de jazz-musique contemporaine ECM (Keith Jarrett, Jan Garbarek, Steve Reich, Philip Glass...). Le tout le 19 mai, aux Célestins ! Bref, une pré-programmation – celle des Nuits proprement dites sera dévoilée prochainement – qui a déjà la belle gueule de ses dix ans.