Faut-il encore le présenter ? Alexandre Tharaud, le pianiste élégant, l'interprète subtil au toucher sensuel. Nommé soliste instrumental de l'année aux Victoires de la musique classique 2012, ce pianiste inclassable est à Lyon pour deux soirées savamment ficelées, les 15 et 16 mars. Alexandre Tharaud, c'est un style, un esprit libre, une pulsation reconnaissable entre toute, une jouissance du phrasé, une explosion de couleurs et une spontanéité du discours dont on ne se lasse jamais. Sa relation quasi charnelle à son instrument peut surprendre : «J'aime l'instrument, au point d'en caresser le vernis, de l'embrasser avant de jouer...». Pour son passage à Piano à Lyon, il s'attaque à deux programmes qui n'ont strictement rien à voir. Il se confronte tout d'abord aux Variations Goldberg de Bach, l'un des sommets de la littérature pour clavier et consacre sa deuxième soirée à 10 sonates de Scarlatti, aux Funérailles de Liszt et à la Sonate N°2 de Chopin. Tharaud s'est déjà frotté à Bach mais là, c'est toute une soirée pour faire entendre à sa façon, des Variations Goldberg jouées avant lui par des Maîtres redoutables – pensons à Gustav Leonhardt, à Murray Perahia et autre monstre Glenn Gould, sacré parmi les sacrés. Qu'en faire après eux ? C'est ce que nous irons entendre salle Molière.
Pascale Clavel
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