Vous aussi vous l'avez senti, n'est-ce pas ? Ce grondement qui, depuis le début du mois, agite les fondations de notre bonne vieille capitale des Gaules. Et vous avez remarqué la façon dont les muses de l'Opéra se cramponnent à leurs piédestaux lorsqu'il se fait entendre. À tous les coups c'est un incident à la centrale du Bugey, et on ne nous en informera qu'une fois que nos os brilleront comme des culs de lucioles, que vous vous êtes dit. Raté : ce grondement n'est pas le dernier râle d'un réacteur agonisant, mais le signal de ralliement de la deuxième édition du Rumble Festival, rendez-vous unique en son genre, en tout cas en France, car tout entier consacré à la bass music. Autrement dit aux musiques électroniques dont les concepteurs ne perçoivent du spectre sonore que les fréquences comprises entre 20 Hz à 200 Hz, à l'image de Goth-Trad, figure japonaise du wob wob wob wob (du dubstep quoi), de Joker et Indigo, qui, à coups de rusés emprunts au gangsta rap pour l'un et à l'electronica pour l'autre, président au renouveau du genre depuis l'Angleterre, des Noisia, darons holandais de la drum'n'bass, ou du vétéran de la jungle Congo Natty. Si vous décidez, dans le cadre des deux nuits qui concluront en apothéose l'événement, d'aller leur faire un petit coucou, à eux et à tous leurs copains chatouilleurs d'oreille interne, préférez donc les bouchons d'oreilles aux comprimés d'iode.
Benjamin Mialot
Nuit 1 – Congo Natty + Goth-Trad + Benny Page + Redlight & Dread MC + M-Kid + OBF & Shanti D + Rootikal Warriah Sound System + Reggae Roast
Vendredi 16 mars au Kao
Nuit 2 – Noisia + Joker + Friction + Funtcase + Likhan' + Skeptical + Boddika + Indigo + Riskotheque + Opti + m3t4
Samedi 17 mars au Transbordeur