Nouveauté à l'École Nationale des Beaux Arts : des expositions y seront régulièrement présentées dans le joli cadre du réfectoire des nonnes aux Subsistances. Pour deux ans, c'est la commissaire parisienne Émilie Renard qui en aura la charge. Celle-ci, avec un brin de malice, inaugure ce cycle avec une exposition thématique autour de la main. Cette main qui, académiquement, était au fondement des études artistiques (on la dessinait avant de dessiner des nus), et qui aujourd'hui encore, avec le cerveau et le concept, reste des plus utiles aux artistes contemporains en herbe. L'accrochage développe ce thème sans hiérarchie entre les «objets» présentés sous forme de rangées : qu'ils soient signés d'artistes actuels ou plus anciens, qu'ils soient anonymes ou encore d'obédience scientifique, comme des radiographies ou des moulages médicaux. On passe ainsi de la main mise à distance comme centre d'intérêt esthétique ou scientifique, à une série de vidéos cadrant des mains s'adonnant à des mini-performances (la main dansante de la chorégraphe Yvonne Rainer, ou la main tentant d'attraper des morceaux de plomb tombant à intervalles réguliers du célèbre sculpteur Richard Serra), pour finir autour de l'idée de main comme signe de notre identité personnelle ou sociale (une main de banquier photographiée par Nadar par exemple). Une exposition étonnamment simple et agréable, où Émilie Renard pose quelques fondamentaux et débute son commissariat «en douceur».
Jean-Emmanuel Denave
De nombreuses mains colorées placées côte à côte pour former une rangée de nombreuses mains colorées
À l'Ecole Nationale des Beaux-Arts
Jusqu'au samedi 30 juin