Centre d'art consacré à la photographie, le Bleu du Ciel vient d'emménager dans des locaux quasi idylliques : plusieurs espaces d'expositions pour une surface de 180 m², des plafonds à la Française et une vue imprenable sur Lyon...
Jean-Christian Bourcard inaugure les lieux avec plusieurs séries d'images. «J'ai commencé par récupérer des photos de mariage ratées, j'ai fait ensuite des images volées dans des lieux transgressifs, des bordels ou des boîtes échangistes SM, avant de peu à peu me montrer en saisissant des visages à travers des vitres de bus ou de voiture, puis en allant de plus en plus à la rencontre des autres», résume l'artiste établi à New York.
Son exposition débute avec d'étranges autoportraits au rendu pictural proche de Bacon, quelques rêves annotés et une vidéo saccadée à la manière de ce défilement de souvenirs que l'on dit précéder l'instant de mourir. Bourcart présente aussi ses superbes portraits pris lors d'embouteillages à New York (à la limite de l'abstraction parfois) et tout un travail passionnant autour de la révolution en Égypte.
Oscillant toujours entre subjectivité et alterité, le photographe montre enfin un important ensemble d'images (accompagnées d'extraits de son journal) prises dans l'une des villes les plus pauvres des États-Unis, Camden. Une sorte de kaléidoscope de portraits (de prostituées, dealers, marginaux ou autres), paysages et intérieurs qui «tente de raconter la vie de ces habitants, sans misérabilisme, en revisitant les pratiques journalistiques, tout en sachant que la réalité ou la «vérité» nue demeurent inaccessibles».
Jean-Emmanuel Denave
Jean-Christian Bourcart «Beauty-Foule»
Au Bleu du Ciel
Jusqu'au vendredi 13 juillet