Le nom de Yasiin Bey ne vous évoque probablement rien. A moins que vous ne fassiez partie des quarante-quatre jeunes gens interpellés à Lyon mardi 23 avril, quelques heures après l'adoption du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels. Dans ce cas, vous devez être en train de visualiser un méchant salafiste et vous avez comme d'habitude tort sur toute la ligne (de front). Celui de Mos Def en revanche, doit faire remonter d'agréables souvenirs cinématographiques – il était notamment l'un des deux cinéastes du dimanche du Soyez sympas, rembobinez ! de Michel Gondry.
Et bien figurez-vous que Yasiin et Mos sont une seule et même personne : un quadra new-yorkais à la mine lunaire et à la langue bien pendue qui, avant de crever l'écran et de se convertir à l'islam (d'où le changement de blase), soit au tout début des années 2000, a redéfini les contours du hip hop indépendant d'une plume trempée tour à tour dans le rock, l'afrobeat, la soul ou le folklore indien.
Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule il sera, à l'invitation du boss du label Ed Banger (qu'on a connu moins inspiré), ce mercredi 8 mai, l'une des principales attractions de la grande scène des anciennes usines Brossette.
Benjamin Mialot