Neuf danseuses et neuf danseurs, nus, entrent et sortent d'une scène baignée de pénombre, au rythme lancinant d'un tambour pendant... quarante-cinq minutes ! La première partie de la Tragédie d'Olivier Dubois (créée au Festival d'Avignon 2012 et présentée à la Maison de la danse les 26 et 27 février) annonce un début d'année chorégraphique sous les auspices du retour aux sources, qu'elles soient minimalistes et essentielles ou bouillonnantes et pulsionnelles (Tragédie se poursuit ensuite en une véritable explosion des corps).
Plus posé et moins tonitruant, Emmanuel Gat prolonge avec Goldlandbergs (les 16 et 17 avril à la Maison de la danse), pièce composée à partir d'une émission radio de Glenn Gould et de son interprétation des Variations Goldberg de Bach, ses recherches entre danse et musique, pour tendre vers une certaine pureté gestuelle, faite de délicatesse et d'extrême précision.
Dans le cadre du festival Sens dessus dessous (du 25 au 29 mars, toujours à la Maison de la danse), consacré par ailleurs à la jeune création, Tauberbach, le plus aguerri Alain Platel présentera sa toute nouvelle création, s'appuyant sur ce que peut avoir de vif, de décalé et d'essentiel aussi, la communication et la gestuelle d'une schizophrène.
Travaillant de son côté à partir de la «matière brute» de la personnalité de ses interprètes, le chorégraphe Rachid Ouramdane créera une pièce avec le Ballet de l'Opéra (au Radiant du 22 au 27 février). Son spectacle sera accompagné de la reprise d'A cet endroit d'Odile Duboc, condensé de la danse fluide, lumineuse et plastique de cette grande chorégraphe disparue en 2010.
Jean-Emmanuel Denave