Möbius revient et ce n'est pas une mince nouvelle. Ce spectacle créé juste avant le Covid n'en finit plus de tourner. 19 circassiens voltigeurs laissent dans un état d'éblouissement tant la pesanteur est anéantie. Ils volent au gré des portées à deux ou trois et au gré des lancers simultanés en toutes parties du plateau. En une heure, ils inventent une sorte de continuum dans le mouvement, comme s'il n'y en avait qu'un seul, à l'image du titre qu'ils ont choisi, ce ruban de Möbius qui n'a qu'une seule face car, avant que les extrémités ne soient reliées, il a subi une torsion – il n'y a plus alors d'envers et d'endroit. C'est cela que travaille le chorégraphe Rachid Ouramdane auquel la compagnie lilloise a fait appel après que Loïc Touzé ait été leur complice pour Il n'est pas encore minuit (2014). Très intéressé par les grandes hauteurs comme il le montrait en clôture du défilé de la Biennale de la danse début septembre à Lyon (Les Traceurs), le directeur du Théâtre national de la Danse, Chaillot, est le regard indispensable sur ce tableau mouvant aux lignes horizontales. Il va bientôt retrouver la compagnie au complet (40 circassiens) dans le cadre des évènements culturels qui accompagnent les JO à Paris. Avec 24 danseurs du Ballet de l'Opéra de Lyon et 70 jeunes de la Maîtrise de Radio France à Bondy, ils annoncent une « création aérienne inspirée du spectacle Möbius ». Un tournoiement sans fin.
Möbius
À la Maison de la danse, du 17 au 22 octobre