De et avec Olivier Loustau (Fr, 1h38) avec Christa Théret, Florence Thomassin...
Premier long métrage de fiction d'un fidèle de Kechiche formé de surcroît au documentaire, La Fille du patron ne surprendra donc pas par son réalisme social, à la tonalité presque anglaise : un courant affectif et solidaire lie entre eux les protagonistes, mais aussi les attache à leur usine, qui est comme un prolongement organique de leur être.
Ce qui étonnera en revanche, c'est la détermination sans faille du personnage Vital campé par le réalisateur : chacun de ses choix (dans la sphère professionnelle ou privée) est irrévocable — remords et regrets lui étant étrangers. Un caractère entier et droit, couplé à un profil plutôt taciturne, conférant à ce héros prolo le mixte de mystère et de charisme expliquant la fascination qu'il exerce sur la fameuse “fille du patron”, au-delà des clichés relatifs aux différences d'âges, de milieux sociaux, etc.
S'écartant des insupportables standards réclamant du happy end, La Fille du patron s'achève tout en nuances, confirmant si besoin était l'ineptie du manichéisme simpliste...