de Jason Moore (E-U, 1h58) avec Amy Poehler, Tina Fey, Maya Rudolph...
Du même tonneau que Projet X, Babysitting ou Very Bad Trip, Sisters fait penser à ces plaisanteries de fins de soirées, pâteuses, redondantes, avec queues mais peu de têtes, gênantes pour qui les raconte et les entend (une fois que chacun a dessoulé). Écrite à la masse et au burin, cette comédie parait n'avoir été mise en chantier que pour assouvir le désir de filmer la mise à sac d'une maison et les pulsions de vandalisme de quadras ravis de s'encanailler.
À ceux qui objecteraient que The Party (1968) se soldait également par le ravage de la résidence où se tient la réception que parasite malgré lui le héros, on répondra que les dégradations sont secondaires dans le film de Blake Edwards. Catalyseur de destruction, le personnage campé par Sellers est surtout le révélateur du karma en ruine de ses hôtes ; il permet au final d'accorder leur décoration intérieure avec leur état psychique réel.
Ici, la relation entre les deux sœurs aux caractères diamétralement opposés était censée servir de mur porteur ; elle apparaît plutôt comme un vague coffrage recouvrant a minima des séquences régressives ou des numéros de solistes de Poehler et Fey, complices de longues date du Saturday Night Live. On dit qu'à la télé, jadis, elles cassaient la baraque ; ce n'est pas le cas au cinéma, malgré les apparences.