Il s'agit, écrit Max Dorra dans Angoisse (qui vient d'être publié chez Max Milo), « d'identifier le montage qui, à partir d'une image ancienne de nous-mêmes – un enfant culpabilisé, un élève soumis -, donne un semblant de réalité au récit simpliste mais angoissant, dont nous sommes prisonniers. Incarcérés dans la causalité logique, le fil de ce récit, nous croyions librement penser, "ressentir", et nous nous apercevons avec rage que nous étions "parlés", "agis", à l'instar d'une marionnette angoissée ignorant les fils qui l'activent. L'enchevêtrement trompeur d'un rôle social et d'un agencement de notre passé émotionnel. »
L'auteur invoque Marx et Freud, pour comprendre les montages sociaux autant que psychiques qui composent les mécanismes insidieux de l'angoisse. On croise aussi dans son livre passionnant et singulier : Eisenstein, Spinoza, Einstein, Proust, Bergson, tous ces explorateurs révolutionnaires des affects et de la mémoire.
Les voies du rêve, la logique associée à la pensée intuitive, l'invention de nouveaux montages psycho-sociaux : tels sont les recours possibles pour une sorte de "lutte finale" contre l'angoisse.
Les Vertiges de l'angoisse
Mardi 30 mai aux Subsistances, dans le cadre des Assises Internationales du Roman