Le Moi de la Danse / Les Subsistances présentent la deuxième édition du passionnant rendez-vous Le Moi de la Danse : un festival de soli, où le moi se fait dansant, vibrant, changeant.
Et si, plutôt que de nous figer dans nos peurs et nous réfugier dans l'immobilité, nous inventions un "moi" dansant, plus souple dans son rapport à lui-même et aux autres ? Le chorégraphe Boris Charmatz nous y invite comme, plus largement, ce festival des Subsistances où il est invité : Le Moi de la Danse.
Ce festival rassemble des artistes émergents (comme Fouad Nafili) et d'autres plus renommés (Carolyn Carlson) autour de ces questions de l'identité, singulière et plurielle à la fois. Depuis, au moins, l'écrit de l'anthropologue Marcel Mauss, Les techniques du corps, l'on sait les constructions historiques et relatives de nos postures corporelles et de nos façons de nous mouvoir. L'on sait aussi la possibilité d'en changer, peu ou prou.
De plus, après des siècles d'oubli, le corps refait surface et ne semble plus quantité négligeable quant à la construction et à la définition de "soi". Même Freud en avait eu l'intuition, écrivant en 1923 : « Le moi est avant tout un moi corporel, il n'est pas seulement un être de surface mais il est lui-même la projection d'une surface. »
Auto-moto
Vive donc le "psycho-somatique" avec Boris Charmatz, Fouad Nafili, Carolyn Carlson. Et aussi avec le suisse Thomas Hauert et la française Maud Le Pladec. Thomas Hauert se donne même directement pour tâche dans son dernier solo de mettre à nu sa propre ambivalence sentimentale, partagée entre douceur et aigreur, énergie et mélancolie, le tout sur des madrigaux de Monteverdi.
Maud Le Pladec se lance aussi dans un projet autobiographique, mais via un processus de création singulier : sa biographie a été très librement réécrite par l'auteur Vincent Thomasset. D'où une danse-fiction pour un solo, où Maud Le Pladec danse et dialogue avec... elle-même, son passé, de nombreux styles de danse urbaine, ou encore avec des figures de la pensée comme le philosophe Miguel Abensour ou la psychanalyste contemporaine de Freud, Sabina Spielrein... Sans oublier, l'importance dans son enfance du... moto-cross, qui est le titre de la pièce !
Le Moi de la Danse
Aux Subsistances du 26 janvier au 12 février