CNSMD / Le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon a 40 ans. Né d'une belle utopie, il reste aujourd'hui un lieu de bouillonnement artistique, de création, de transmission où les étudiants sont formés à l'excellence. Mathieu Ferey, le nouveau directeur lève le voile sur le travail qu'il veut accomplir au sein de cette institution.
Quel chemin avez-vous envie de creuser pour cette maison qu'est le CNSMD ?
Mathieu Ferey : Je me pose toujours la question d'où je viens et à quoi je peux servir. Ce n'est pas la même chose d'être le cinquième directeur que d'être le premier ou le deuxième. Je ne vais pas impulser exactement les mêmes choses, je n'arrive pas sur un terrain complètement vierge. J'arrive dans un Conservatoire qui a une histoire, qui va fêter cette année ses 40 ans, qui a une identité, une couleur particulière. Il faut toujours se demander dans quel endroit on arrive.
Comment définiriez-vous le CNSMD ?
Ce qui me frappe beaucoup dans cet établissement, c'est sa capacité d'innovation depuis l'origine. Il a été créé sur un modèle nouveau, ouvert sur des profils de musiciens extrêmement variés, curieux de culture générale, qui réfléchissent sur le rôle de l'artiste dans la société, des musiciens dont la conception de leur art va au delà du simple fait de jouer d'un instrument ou de chanter. Très tôt, l'établissement a été ouvert sur la question de la création. Il faut se rappeler que les premiers directeurs étaient des compositeurs. C'est dans l'ADN du CNSMD. Il faut réaffirmer ce rapport très étroit avec la création. Et puis, à Lyon, il existe une chose fondamentalement passionnante, c'est l'interdisciplinarité, la rencontre entre les différentes disciplines artistiques. Aujourd'hui, beaucoup de créateurs conçoivent des spectacles où la musique se mêle au théâtre, à la danse, à la vidéo, aux arts plastiques... On a la chance à Lyon de pouvoir travailler entre écoles d'art. Mon prédécesseur, Géry Moutier, a créé il y a deux ans un diplôme commun avec l'École Nationale des Beaux-Arts, l'Ensatt et la Ciné-Fabrique, l'école du cinéma et des métiers de l'audiovisuel.
40 ans : un point phare pour cette saison publique ?
Il faut savoir que l'activité du Conservatoire est accessible toute l'année pour les Lyonnais, puisque nous générons à peu près 450 manifestations par an. La majorité de ces concerts et spectacles sont gratuits. Pour les 40 ans, nous allons fêter cela, notamment dans la semaine du 18 février, qui est la date officielle de création de l'établissement. Des manifestations vont inclurent les musiciens, les danseurs. Il y aura également le baptême d'un de nos studios de danse auquel nous allons donner le nom de Maguy Marin.
Quel lien avez-vous envie de tisser avec les étudiants ?
J'ai un dialogue constant avec eux, avec la représentation étudiante qui est bien organisée sur les sujets qui touchent la vie du Conservatoire. Ils sont présents au conseil d'administration, au conseil pédagogique. Ils peuvent me donner leur point de vue sur l'organisation pédagogique, sur leur souhait de voir se développer tel ou tel enseignement. Les étudiants sont régulièrement consultés.
Que souhaitez-vous impulser de nouveau ?
Ma conception de la direction d'un établissement n'est pas une conception solitaire. Il est très important de conduire un projet collectif et c'est à ça que l'on travaille actuellement. Je suis arrivé avec un certain nombre de propositions que les équipes ont complétées et qui vont aboutir à un projet commun. Nous sommes encore en train d'écrire notre projet, aussi bien avec les enseignants, qu'avec les équipes techniques ou administratives. Ce que je souhaite dans trois ans, c'est pouvoir me retourner en me disant : « voilà, j'ai dit qu'on allait faire ça et on l'a fait ! ».