Humour / « Aznavour a fait ses premiers adieux à 65 ans, on connaît la suite... » : c'est sur ces mots que s'ouvre le dernier spectacle de Stéphane Guillon, Premiers adieux, sous la forme d'un pot de départ et d'un bilan de trente ans de carrière. Dialogue à l'occasion de sa venue au Radiant-Bellevue le jeudi 20 février.
Avec son sourire malicieux et son insolente ironie, Stéphane Guillon aborde ses thèmes de prédilection dans ce spectacle : comme dans ses légendaires revues de presse, on retrouve évidemment de la politique, mais il évoque aussi le couple, la famille, la mort, les religions, l'humanitaire, les réseaux sociaux, etc. L'humoriste s'aventure sur quelques sujets plus sensibles pour dénoncer « les interdits ». Et définit même la scène comme le dernier espace de liberté. « On s'y retrouve désormais, dit-il, comme à l'époque de la prohibition. Le public sait qu'il ne devrait pas rire, mais rit tout de même et c'est encore meilleur. »
À propos de religion, celui qui revendique son « droit à l'outrance » semble très timide lorsqu'on l'interroge au sujet de Mila, cette jeune lycéenne lynchée sur les réseaux sociaux pour avoir critiqué l'islam. Il admet que ce qu'elle a vécu « est scandaleux », mais tient à ajouter « qu'on peut dire des choses très fortes en étant irréprochable. Ici, c'est juste offensant. Juste une critique gratuite. Ça n'apporte rien. »
En campagne
Quant à l'actualité politique, il nous avoue avec gourmandise « qu'être en tournée en pleine campagne municipale, c'est du pain béni. Dans chaque ville où je joue, j'ai un petit mot pour les élus locaux... » On est prévenu : certaines oreilles devraient siffler.
« Quand on est comédien, on joue toute sa vie le même spectacle comme un peintre dessine toujours la même toile » nous confie-t-il. C'est peut-être cela qui peut lui être reproché ces derniers temps : faire du réchauffé. « Mes salles ne seraient pas aussi pleines, si c'était le cas » se défend-il.
Et quand il nous parle de ses projets, entre tournages pour le cinéma, pièces de théâtre à venir et l'écriture d'un scénario encore secret... on se dit que Guillon semble bien loin de nous faire ses derniers adieux.
Stéphane Guillon
Au Radiant-Bellevue le jeudi 20 février