Patrimoine / Grégory Doucet l'a confirmé : la Halle Tony Garnier restera dans le giron de la Ville de Lyon. Une nouvelle direction est en cours de recrutement.
Aucune surprise : c'était annoncé dès la campagne électorale, et Nathalie Perrin-Gilbert l'avait répété dans nos colonnes en juin dernier : pas question de céder la Halle Tony Garnier au privé. Ce lieu emblématique de la ville, considéré par son toujours président Jean-Yves Sécheresse comme le « navire amiral des musiques actuelles à Lyon », restera donc bien dans le giron municipal comme l'a annoncé Grégory Doucet lors du conseil municipal du lundi 28 septembre. C'était l'un des dossiers très chauds pointés par son adjointe à la Culture et le maire savait qu'il ne fallait pas tergiverser plus longtemps : ce dossier traîne depuis de longs mois et Thierry Téodori, son directeur historique, avait déjà repoussé son départ à la retraite pour assurer la transition. Le calendrier est fixé : l'annonce pour le recrutement d'une nouvelle directrice ou directeur sera publiée dans quelques jours dans la presse nationale. Le choix sera fait au plus tard début décembre pour une prise de fonction en 2021.
Un nouveau projet en vue
Volontairement, cette annonce ne sera pas rédigée de manière trop rigide afin de pouvoir « se laisser la possibilité d'avoir de bonnes surprises lors des candidatures et d'écrire ensuite un nouveau projet pour la Halle avec le lauréat » nous dit-on à la mairie. Reste la question de la remise en état et aux normes actuelles pour les grosses tournées : un audit avait été commandé lors de la précédente mandature mais les résultats n'ont jamais été communiqués. Selon le cabinet du maire, le montant n'est pas négligeable. Mais ce lieu patrimonial mérite sans aucun doute d'être remis en état et d'entrer dans une nouvelle ère. Il faudra probablement rivaliser avec l'Arena à Décines voulue par Jean-Michel Aulas, mais de toute évidence la Halle Tony Garnier — centrale, historique et avec une jauge et un projet adaptés — saura tirer son épingle du jeu. Rappelons que ce lieu, actuellement en régie directe, est bénéficiaire et rapporte entre 200 000 et 400 000 euros chaque année à la Ville de Lyon. Ce choix du nouvel exécutif apporte aussi deux garanties non négligeables : préserver un lieu patrimonial d'ogres du divertissement tel AEG ayant tendance à niveler par le bas en programmant les mêmes artistes partout. Et de préserver l'écosystème local, qui restera directement connecté et non concurrencé ou écrasé par ce nouveau projet à venir, que l'on attend avec impatience. Thierry Téodori, lui, va enfin pouvoir profiter d'une retraite amplement méritée.