Thierry Pilat : « on n'est pas obligé de faire tout le temps de grands artistes »

Thierry Pilat : « on n'est pas obligé de faire tout le temps de grands artistes »
Dua Lipa

Halle Tony Garnier

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Halle Tony Garnier / Fraîchement nommé directeur de la Halle Tony Garnier, après plusieurs années au Fil à Saint-Étienne, Thierry Pilat fait le point sur la situation financière, le comportement du public, les évolutions qu'il veut mener, l'arrivée à Lyon de Live Nation et de l'Arena ou encore la fin de Fagor-Brandt. Magnéto.

Comment se passe le retour des concerts à la Halle ?
Thierry Pilat :
Ça fait un mois et demi que les spectacles reprennent, les salons également. C'est progressif : il y a un nombre limité d'événements. Le jeu des reports, des annulations, tout ça fait que beaucoup de choses auront lieu en 2022 et il n'y a pas grand chose en cette fin 2021. On s'est concentré surtout sur les spectacles en jauges assises, autour de 5000 spectateurs. À cause du Covid, bien sûr. Des concerts un peu espacés, des salons — et un public qui est un peu timide à revenir. Il y a quand même des bonnes surprises, mais on voit bien que le public n'a pas repris l'habitude d'acheter du billet, de sortir, d'aller voir des spectacles. Donc oui, comme tous les confrères, on se pose pas mal de questions. Et les réponses ne sont pas évidentes. C'est vrai qu'il y a beaucoup de concurrence aussi. L'onde de choc du Covid dure longtemps. On sait que la vraie reprise sera plutôt sur 2023. Ça interroge beaucoup sur le fait qu'on doive aller chercher davantage le public et trouver des explications, rassurer, trouver aussi de nouvelles idées — les gens ont peut-être envie d'autres choses. Il faut du temps pour trouver des réponses.

On parle de public qui sort moins, qui est moins nombreux, mais est-ce qu'il y a aussi un changement de comportement ? On entend beaucoup parler d'achats de dernière minute et moins de réservations à l'avance : est-ce qu'à la Halle aussi ça se ressent ?
Oui ça se ressent aussi, complètement : les gens ont perdu confiance dans le fait d'acheter des billets trop longtemps à l'avance. Cette tendance d'acheter des places en dernière minute a toujours existé. Moins à la Halle parce que plus les spectacles sont gros, plus on prévoit longtemps à l'avance. Mais on a toujours un effet sprint sur la fin. Ça c'est encore accentué avec le Covid : jusqu'au dernier moment, le spectateur ne sait pas s'il va y aller ou pas. C'est un comportement différent. Le syndrome du Covid, il est dans le psychisme des gens, la relation qu'ils peuvent aussi avoir avec le loisir, la culture. Car finalement, ce confinement... beaucoup de gens étaient bien dans leur canapé ! Et c'est pas simple de sortir le soir : il faut se déplacer, c'est fatiguant. C'est ce réflexe qui manque aujourd'hui et le rôle des acteurs culturels est de réussir à rallumer la flamme. Qu'on se dise que c'est mieux de sortir, rencontrer des gens, découvrir des œuvres, vivre des instants de spectacle vivant. C'est pas facile.

Ça se ressent comment dans les chiffres de fréquentation ?
C'est difficile à dire pour l'instant : trois concerts ont eu lieu. Un à 6000, un autre à 5000 et le dernier à presque 4000 avec Christophe Maé le 19 octobre. Ce sont des scores quand même importants, qui correspondent aux jauges habituelles, sauf pour Maé qui faisait plus d'habitude. Pour les autres, Vitaa & Slimane on peut difficilement dire : c'est tellement gros qu'il y avait trois dates prévues, une seule est restée et deux autres sont reportées aux 8 et 9 septembre 2022 donc il faudra analyser sur les trois dates. On constate que certains artistes se maintiennent, que sur d'autres il y a plus de remboursements de places.

Est-ce qu'il y a une différence de comportement selon les styles de musique, par exemple le rap qui touche plus les jeunes ?
Pareil, trop tôt pour le dire. Faudrait voir sur l'ensemble des programmations au niveau national car à la Halle, on n'a pas encore eu de concert hip-hop, le premier ce sera Dadju le 11 décembre. Mais pour l'instant, niveau réservations, c'est pareil : ça vend pas à des cadences folles et il y a encore des demandes de remboursements. Le seul truc que l'on peut constater, c'est sur les artistes internationaux : en plein Covid, on a eu la confirmation de The Weekend, pour dans un an — le 12 novembre 2022 — et on a déjà vendu 14 000 billets. Ou Dua Lipa, le 30 mai 2022. Ces grosses têtes d'affiche internationales, ça marche et les gens ont acheté leurs places. C'est dans un an, ils peuvent se dire que tout ira bien à ce moment-là, ils se sont précipités dessus. Donc, il y a moyen d'attirer les gens. Mais les attirer pour venir la semaine prochaine ou dans un mois, c'est très compliqué. Venir voir une tête d'affiche dans un an, les gens disent oui.

Un village du Hellfest

Vous dites que la période incite à repenser la manière de fonctionner pour les organisateurs. Repenser le fonctionnement de la Halle, c'était dans votre projet initial : l'ouvrir côté temporalité sur des week-ends en journée, sur les thématiques avec des expositions. Maintenant que vous êtes en fonction, que pensez-vous amener comme nouveautés ?
Le projet que je porte, il a trois axes. Le premier, la diffusion, les concerts organisés par les producteurs privés, tels qu'ils ont lieu depuis plus de vingt ans à la Halle. On entretient ça, c'est l'activité principale. Second axe, des projets plus hybrides, différents, co-produits avec des acteurs culturels du territoire dans tous les styles et qui peuvent être des événements avec concerts et expositions mélangés, avec des temps d'ouverture gratuite en journée. Et troisième axe, développer la Halle en lieu de vie dans lequel on va intégrer de l'action culturelle, de la médiation, de l'ouverture sur le quartier et des actions en commun sur la proximité. Comment est-ce que ça a évolué depuis mon arrivée ? On commence à poser des jalons. Mais on ne peut pas aller trop vite dans cette dynamique car on est en reprise, on a des impacts financiers à relever, on a toute une structuration à mener pour ces nouveaux événements. J'en suis assez content : des petits projets ont pris forme et annoncent la suite. Par exemple, une première co-production arrive le 5 février avec Mediatone, pour le concert du Gros 4, le plateau metal avec Mass Hysteria, Ultra Vomit, etc. L'après-midi, on va organiser à la Halle en gratuit de 14h à 18h un événement baptisé "Immersion metal" dans lequel il y aura un village du Hellfest, avec des jeux, des rencontres avec les artistes, des stands, une découverte de la culture metal. Ça préfigure le genre de choses que l'on est amené à travailler. Du concert, mais avec des choses qui facilitent l'accès et la découverte des différentes cultures, qui utilisent le lieu différemment aussi. On a déjà ce premier projet et c'était pas évident vu l'incertitude actuelle d'en faire un aussi rapidement. D'autres commencent à se déployer pour la suite. Et sur l'action culturelle, on a monté un projet qui se nomme Pass Coulisses consistant en des visites pédagogiques du lieu pendant les concerts, où on va accueillir des jeunes du quartier — ou des moins jeunes, on a ciblé aussi des concerts pour des gens plus âgés —, on va leur expliquer l'organisation d'un spectacle, les métiers de la musique. On a monté tout un contenu pédagogique et on travaille en partenariat avec le centre social de Gerland. La première aura lieu le 6 novembre sur le concert de Vianney. Ce sont des choses qui n'ont jamais existées et qui engendrent une autre relation entre nous et le quartier, mais aussi avec les producteurs à qui on demande les autorisations, qui sont un peu surpris mais finalement, c'est plutôt bien perçu. Ce qui semblait impossible par le passé, mais aujourd'hui il y a plus d'écoute. Et la chaîne, du centre social jusqu'au producteur, voire peut-être même plus tard jusqu'à l'artiste lui-même, elle peut être un peu plus fluide. Nous, on est l'entremetteur de tout ça. Ce sont des petites choses qui par les temps qui courrent sont fortes de symboles.

Vous avez cité Mediatone, il y avait dans votre projet l'idée de travailler plus avec les petites structures lyonnaises. Est-ce qu'il y a eu une discussion autour des coûts — c'est cher d'investir la Halle ?
Je n'ai pas encore rencontré tout le monde, mais il y a eu plusieurs rencontres déjà. Forcément, les gens des musiques actuelles que je connais bien se sont tout naturellement adressés à moi, on a l'habitude de se côtoyer depuis longtemps. Moins avec les personnes impliquées dans d'autres formes artistiques. Cet esprit d'ouverture concerne les associations, les organisateurs d'événéments au sens large, les institutions lyonnaises, les festivals. C'est surtout le contenu qui va nous permettre de construire des choses ensemble, puisque l'on veut sortir du carcan du concert classique et expérimenter de nouvelles choses. Sur le budget, c'est de l'expérimentation aussi : on en fait une première avec Mediatone, simplement, sur le principe de la co-production. Ensuite on adaptera les choses. On voit bien que pour monter des projets à la Halle c'est complexe, il faut trouver l'équilibre — la prise de risque, le volume à réaliser car on veut des événements à taille humaine —, il faut que tout le monde puisse s'y retrouver. Et plus les artistiques sont chers, plus c'est compliqué d'amortir les budgets. Vu la dimension de la Halle, peu de structures sont capables d'y aller. On va tester, et on trouvera la formule magique selon les thématiques car on m'a sollicité sur des projets variés qui vont du concert à des soirées électroniques en passant par des événements hybrides qui ne sont ni des salons, ni des festivals mais qui vont réunir des fabricants de bière et de bouffe, des choses très intéressantes : la Halle aurait des atouts à faire jouer. Il faut trouver la bonne articulation économique, on y travaille.

C'est dommage que Fagor-Brandt ferme

Nathalie Perrin-Gilbert, présidente de la Halle Tony Garnier et adjointe à la Culture de Lyon, suite à la décision de Bruno Bernard de fermer Fagor-Brandt aux activités culturelles et événementielles, a annoncé vouloir rencontrer les responsables du Lyon Street Food Festival et de Nuits sonores pour leur proposer de venir à la Halle Tony Garnier. C'est faisable ? Avez-vous eu, vous, des discussions avec eux ?
J'ai eu des discussions diverses et variées, mais je dirais... pas finalisées. Déjà, c'est dommage que Fagor-Brandt ferme car on voit bien que c'est une très bonne alternative pour faire de l'événementiel à Lyon...

Complémentaire avec la Halle ?
C'est très complémentaire. La Halle ne peut pas tout faire. Le gros problème, c'est notre planning qui est hyper rempli, surtout avec ces histoires de reports post-Covid. Quand on veut monter des projets ici, on parle déjà de 2023 voire de 2024. On a besoin de choses proches dans le temps aussi ! Donc il peut y avoir de la complémentarité. Et c'est important d'avoir des lieux hybrides intra-muros : que sans arrêt on doive rejeter tout ce qui est artistique, culturel, événementiel à la périphérie, quand même... merde ! Dans un nouveau quartier, il doit y avoir de la place pour des habitations, des commerces et de la culture, des lieux de rencontre. Je suis désespéré de voir que ce sont encore les promoteurs immobiliers qui continuent de prendre les mètres carré dans ce quartier et que finalement, les artistes, eh bien il faut qu'ils prennent leur baluchon et qu'ils se cassent ailleurs. Ça, c'est frustrant.

Après, oui, un Lyon Street Food Festval à la Halle, on peut trouver des articulations. La Halle est tellement particulière, ça risque de sentir un peu le tofu et la frite en même temps : il y a des trucs très pratiques à penser ! Mais oui, on peut trouver une formule, même si c'est pas simple.

Sur les musiques électroniques, la Halle n'a pas vocation à ça : on imagine mal ici plusieurs scènes, tout est d'un seul bloc, donc c'est un handicap pour les festivals. Et sur cette esthétique, on est plus ouverts sur la journée que sur la nuit : on a des voisins et la salle est tellement grosse que ça peut provoquer des nuisances. Ce sont autant de freins à faire ces projets ici. Mais tout est possible. Tout ça sans hégémonie : je ne veux pas récupérer tous les événements, si on le fait il faut qu'il y ait du sens. S'ils ont lieu ici juste parce qu'il n'y a plus de lieux ailleurs... Alors là, c'est triste.

Est-ce qu'il y a l'envie de créer des mini-festivals de la Halle, des temps forts sur un week-end ?
Oui. C'est exactement ça : comment va-t-on pouvoir faire des événements sans grosse tête d'affiche ? Parce qu'elles viennent ici toutes seules, elles n'ont pas besoin de nous. C'est pour ça qu'un Lyon Street Food ou ce genre d'événement, c'est intéressant car ça mélange des populations et dedans on y retrouve de la musique, on y brasse de la culture. Donc oui à ce genre d'événement hybride. On est dans une période charnière. On a reçu un bon coup de bambou derrière la tête. On cherche d'autres choses : à vivre mieux. Les acteurs culturels doivent tenter des choses par conséquent, explorer. Je constate qu'il y avait déjà cette métamorphose des comportements culturels des Français, on le voit dans les dernières études, on voit cette nouvelle génération qui va moins au spectacle vivant. Ça me rend dingue ! On ne peut pas rester les bras ballants. Il faut le titiller, le public. Je crois vraiment à ça. Les gens, ils cherchent l'ouverture, le contact. Le spectacle vivant n'est pas mort ! Profitons de cette crise pour inventer. Et le seul moyen d'inventer des choses, c'est de collaborer, on a besoin d'être plusieurs.

On a beaucoup entendu parler pendant la crise Covid de la fin possible des grandes tournées, pour des raisons écologiques : beaucoup de camions sur la route, des avions pour les stars, des cachets faramineux. Avez-vous senti une réflexion sur ce sujet ?
On voit bien que la logique RSE — la responsabilité sociétale des entreprises — est prise en considération partout. Aujourd'hui, si tu as une entreprise et que tu n'es pas dans cette démarche, ça va être de plus en plus compliqué. Les producteurs s'interrogent. Pour l'instant, ce que je constate c'est que des petites choses se mettent en place. Mais des petites choses ! Les tournées qu'on a accueilli jusqu'ici étaient moins grosses, mais parce que c'était la reprise, qu'il fallait faire gaffe au budget donc il y avait effectivement moins de semi-remorques sur la route. Mais je ne suis pas sûr que ce soit le cas pour les plus grosses dates de concerts : un show à 15 000 spectateurs nécessite du décor, du son, de la lumière. Et la barre a été mise assez haute là-dessus. Là aussi, nous sommes dans les prémisses. Vraisemblablement, il va falloir intervenir pour améliorer les choses.

On a pu constater aux États-Unis une nette augmentation des prix côté festivals et gros concerts, par exemple à Coachella. Une tendance qui pourrait se profiler en France ?
On dit toujours qu'en France on a un temps de retard sur ce qui se passe aux États-Unis, donc ce n'est pas très bon signe. L'économie privée, bien sûr, va chercher des moyens pour vendre du billet plus cher : c'est un fait. Mais en France, on a un ministère de la Culture, on a une exception culturelle, on a des politiques publiques. Et des subventions qui normalement sont le garant de prix de places raisonnables pour les salles et pour les festivals. Si on a suffisamment d'équipements publics qui gèrent le spectacle, on doit pouvoir éviter l'inflation des prix. Après, si Coachella vient demain en France et se développe comme chez les Américains, on verra bien jusqu'où le prix du billet à 2000 $ a un impact. Est-ce qu'il faut faire un festival de riches et est-ce qu'il y en a assez ? Culturellement, ça n'a aucun intérêt. Rentrer dans cette logique, c'est prendre la culture en sens inverse et scier la branche sur laquelle on est assis. Si le secteur privé rentre dans cette philosophie, ça laissera d'autant plus de place pour nous pour faire des événements différents — ici je veux faire des concerts gratuits, je suis carrément has-been (rires) !

Ce qui nous amène à l'arrivée de Live Nation à Lyon, avec l'Arena de l'OL qui sortira de terre en 2023...
L'arrivée de l'Arena, c'est celle d'un concurrent direct puisque nous avons une jauge de 16 000 places tous les deux. C'est la fin du monopole de la Halle Tony Garnier sur la métropole. Avoir un concurrent, ce n'est pas un problème. C'est plutôt stimulant, ça va nous permettre de nous positionner différemment l'un et l'autre. Sur le papier, on est très différents déjà — notre seul point commun, c'est la jauge. D'un côté, on a une Arena en périphérie, privée, flambant neuve — il va y avoir des avantages à ça. Et de l'autre, la Halle qui a plus de 100 ans, un vieux bâtiment du patrimoine avec une histoire, intra-muros et qui est un équipement public. On n'a plus beaucoup de points communs à partir de là. Forcément, vu les lois du marché, l'alliance entre l'OL et Live Nation, ce n'est pas une très bonne nouvelle pour la Halle : ça veut dire que Live Nation, comme ils l'ont annoncé dans la presse, s'engage à faire ses concerts à l'Arena plutôt que chez nous. En termes de nombres de concerts, ce n'est pas gigantesque. Selon les années, c'est trois ou cinq concerts. Par contre, il y a des chances que ce soit parmi les plus gros, les jauges à 15 000 places. Et en termes financiers, ça aura un impact financier certain. Là, ce n'est pas une bonne nouvelle pour la Halle car forcément c'est une perte de chiffre d'affaire. Et ici, c'est un établissement public qui s'autofinance à 100%, donc il faut que je maintienne mon chiffre d'affaire pour pouvoir développer mon projet.

Vous faisiez entre 200 000 et 400 000 € de bénéfices chaque année, avant le Covid.
C'est la vie, c'est pas grave. On a un autre problème, c'est le planning. Et l'Arena aura un problème de planning aussi. Nous on gère du salon et du spectacle. Eux vont gérer du sport et du spectacle. Ils ne sont pas extensibles et le fait d'avoir deux salles va un peu répartir les choses et va nous permettre de mieux positionner nos projets culturels. Quand Live Nation fait un concert, il est très rentable. Par contre nous à la Halle, on a accueilli le Festival Lumière en octobre, sur deux week-ends : un festival qui a du sens, et du sens ici, à Lyon, en centre-ville, dans la proximité. Lors de l'ouverture, il y avait 5000 personnes — certes avec des vedettes — pour voir Le Caméraman de Buster Keaton, un film muet avec Vincent Delerm au piano. On n'est pas obligé de faire tout le temps de grands artistes, on va construire de nouvelles choses — certes, moins rentables, mais je suis dans un établissement public, je n'aurai pas besoin de rembourser comme l'Arena 145 M€ de prêt. Je n'ai pas la même logique d'amortissement que le privé. Et si Live Nation vient faire des spectacles à la Halle, bien sûr qu'ils sont les bienvenus. On peut faire de belles choses ensemble même s'ils sont aussi à l'Arena. Tout ça pour dire qu'on n'a pas attendu ni l'Arena ni Live Nation pour faire nos métiers. Quand je dis "nous", je parle de la Halle et de toutes les salles de spectacles de Lyon. Là, on a l'impression qu'une multinationale peut faire la pluie et le beau temps sur notre ville : non !

On pense à la petite phrase de Angelo Gopee, patron de Live Nation France, à la fin de son communiqué : « nous sommes très fiers (...) de remettre la métropole lyonnaise sur le devant de la scène du spectacle musical et des tournées live en Europe »...
Oui ! J'ai lu les propos dans la presse, je me suis dit, ça va ! Un, on n'est pas mort. Deux, au contraire on est bien vivant et trois, on a plein d'atouts. Sur la Halle mais aussi sur la ville toute entière. On n'est pas tout seul, on est nombreux entre les petites salles et les grandes institutions. On a l'avenir devant nous ! Alors moi je leur dis bienvenue, venez parmi nous, venez nous aider à faire des nouveaux spectacles, mais ne venez pas me dire que je vais fermer boutique. J'étais un peu vexé (rires).

Quels sont les travaux prévus ? Avec quels montants investis ?
Toutes ces belles idées de nouveautés vont avec un projet d'investissement dans la Halle. Qui est juste logique, puisque la dernière rénovation date de 2000. Tous ces nouveaux enjeux nécessitent plus de confort pour le public, par exemple changer les fauteuils. Et il faut maintenir à flots ce grand bâtiment historique. On veut rendre ce lieu plus accessible : ouvrons les volets, déjà ! Je suis en train de faire la liste de tout ce que nous devons faire pour l'améliorer. La Ville a voté 4, 5 M€ à la PPI pour satisfaire les investissements de la Halle. Je ne sais pas encore jusqu'où ça va nous mener, mais c'est la priorité. Et j'irai voir d'autres partenaires s'il manque de l'argent. On restera dans des proportions raisonnables. Mais on change d'époque, donc on doit investir pour s'adapter à ces nouveaux usages du public. On n'a pas le choix.

Les finances de la Halle se portaient bien avant le Covid. À quel point ont-elles été impactées ?
La Halle a démarré en 1988, les premières années ça a débuté tellement fort qu'un petit capital a été mis de côté dès ce moment-là. Qui aura duré trente ans : lors des dix-huit mois d'arrêt Covid, la Halle a tenu grâce à ces réserves. Les EPIC, les établissements publics, pendant la crise ont été les grands oubliés des aides. On attend la décision d'une dotation, dont on ne connaît pas le montant exact, qui viendrait du gouvernement et qui serait vraiment décisive pour la Halle. Elle nous permettrait de démarrer 2022 beaucoup plus sereinement. Et d'aller beaucoup plus vite dans la reconstitution de nos fonds. Il est très important que l'on puisse avoir un soutien car on n'en a pas eu du tout.

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