Le cinéaste et photographe Raymond Depardon (né en 1942) présente à Lyon une sélection d'images extraites de sa célèbre série Errance, publiée sous forme de livre en 2004. Pour cette série, l'artiste, voyageant à travers le monde (Japon, Etats-Unis...), s'était imposé un dispositif strict : un format vertical, avec un horizon qui partage l'image en son milieu, et l'utilisation des mêmes appareil et objectif, et du noir et blanc. « Le cadrage en hauteur est ingrat, écrit Raymond Depardon, il me fait penser à un couloir, à une porte, avec des nuages, des chaussées où tout se mélange, les continents, les pays, les régions, les villes, les campagnes. » Les tirages charbonneux présentent des noirs intenses et l'on découvre beaucoup de routes : bitumées, caillouteuses, inondées, craquelées... Les présences humaines s'estompent au profit de la réalité matérielle des contrées parcourues. Cette matérialité, étrangement, se double d'une tendance vers l'abstraction où lignes blanches, courbes, horizons, deviennent comme des éléments essentiels à la composition.
À l'Institut Lumière (Galerie Cinéma 1), Raymond Depardon expose aussi son travail des années 1980 sur la ville encore très ouvrière de Glasgow en Ecosse. Des images, en couleurs cette fois-ci, où Depardon capte la vie et l'humanité qui résistent à l'atmosphère de quartiers lugubres et à la pauvreté. Poignant !
Raymond Depardon, Errance, à la Galerie Cinéma 2 (Lyon 1er), Glasgow à la Galerie Cinéma 1 (Lyon 8e), jusqu'au 25 septembre