Tout jeune artiste diplômé des Beaux-Arts de Lyon en 2021, Pierre Allain présente sa première exposition personnelle à la Galerie Tator et à Bikini, espace d'exposition voisin.
D'emblée, son travail surprend avec une feuille de salle réalisée sous forme de notice pharmaceutique. Quelque chose entre la médecine et l'art, l'hygiènisme et la contemplation, s'intrique, sans que l'on sache vraiment dans quel sens... On découvre ensuite une série de dessins d'éviers en inox nettoyés, qui concrètement sont les transpositions de photos que l'artiste prend dans un bar où il travaille, à la fin de son service.
Un certain goût pour l'évier en inox
Nous sommes heureux de découvrir qu'un artiste, au moins, partage avec nous un certain goût pour l'évier en inox, perversion esthétique des plus rares... Cela en frustrera peut-être beaucoup d'autres, tout comme la suite de ses œuvres : un haut-parleur qui ne diffuse un air de James Blake qu'aux heures de fermeture de la galerie, ou un enregistrement calfeutré entre deux cloisons que l'on entend à peine (il y est question d'adolescents recherchant le titre de films qui les ont traumatisés).
À Bikini, on découvre enfin plusieurs grandes sculptures minimalistes réalisées avec un polymère super absorbant et qui forme comme une peau souple... L'exposition reste une énigme, même si l'on devine la recherche de l'artiste à faire circuler des idées, des sensations, des sons entre des corps ou des matériaux disparates. Circulation qui peut être tout à la fois virale, tactile, sociale, psychique, psychosomatique...
Pierre Allain, Soap Opera
À Bikini et à la Galerie Roger Tator jusqu'au vendredi 24 mars